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Gabon : sanctions, suspension de l’aide américaine, dégradation de sa note de crédit, la transition prend des allures de défi

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Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires conduits par le Général de brigade Brice Oligui Nguéma, le pays vit une période de transition à haut risque. Entre sanctions régionales, suspension du Commonwealth, dégradation de sa note de crédit souveraine, plus récemment suspension de l’aide américaine au développement et crise sociale, l’équipe de la transition doit faire face à de nombreux défis à la fois sociaux, économiques et diplomatiques. Une situation qui interpelle quant à la suite des événements. 

« Nous pouvons être suspendus et perdre le bénéfice des financements internationaux. C’est la raison pour laquelle nous aurions tort de ne pas tenir compte de cette réalité même si ce n’est pas encore le cas aujourd’hui ». Ces mots du premier ministre Raymond Ndong Sima témoignent des maux qui minent actuellement le pays et du regard que porte l’extérieur sur la situation qu’il traverse. Il faut dire qu’en plus d’être inédite, cette situation laisse transparaître une certaine forme d’instabilité à la tête d’un pays stratégique de la région, aussi bien d’un point géographique qu’économique. 

Des suspensions en cascade ? 

En effet, suspendu de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), ce qui « augmente le risque de manque de liquidité dans le pays » du fait des inquiétudes des investisseurs, comme l’a récemment souligné Moody’s, suspendu du Commonwealth, qu’il a intégré il y a moins de trois (3) ans, suspendu de l’aide au développement américaine « le temps d’évaluer l’intervention anticonstitutionnelle par des membres de l’armée du pays » comme l’a indiqué ce mardi 26 septembre Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, le Gabon voit planer au dessus de sa tête, une épée de Damoclès. 

Si l’on y ajoute les images de cash en centaine de milliards de FCFA qui ont fait le tour des réseaux sociaux et, qui témoignent de la mauvaise gouvernance, de la corruption qui sévit dans le pays en plus d’une faiblesse institutionnelle certaine, on comprend le peu de crédit accordé à l’image du pays auprès des investisseurs. Attendues aussi bien sur le plan économique avec une loi de finances qui sera débattue dès les prochains jours, que sur le plan social avec la résolution de conflits latents, les autorités de la transition devront tenir compte de tous ces éléments, au risque de voir les investissements directs étrangers fondre comme neige au soleil. 

 Une transition qui prend des allures de défi

Il ne s’agira donc pas pour les nouvelles autorités, uniquement de traiter la question du dialogue national inclusif devant aboutir à l’adoption d’une nouvelle constitution, mais plutôt de restaurer la stabilité et la confiance des partenaires, d’amplifier les mécanismes de lutte contre la corruption, d’accentuer la prise en main des mécanismes de développement durable et de réformer les institutions. Des éléments qui, heureusement, font partie de la feuille de route de l’actuel gouvernement.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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