Gabon : Reporters Sans Frontières pour une réforme de la HAC

La Haute autorité de la communication (HAC), organe régulateur du fonctionnement de la presse au Gabon est depuis des années pointé du doigt par Reporters Sans Frontières (RSF) au sujet de son fonctionnement. C’est dans la continuité de ses engagements en faveur d’une presse libre que, à l’occasion de l’élection d’un nouveau président de la République au Gabon, l’organisation internationale a réitéré son appel à une réforme de cette entité.

Brice Clotaire Oligui Nguema a pris le pouvoir avec la promesse de garantir au pays une presse libre et débarrassée de toute pression politique. Une promesse qui s’est dans les premiers jours de la transition concrétisée par des signes d’ouverture, mais qui ne convainc pas pour le moment RSF. « Bien que le paysage médiatique ait connu une légère décrispation depuis bientôt deux ans, des problèmes structurels persistent au Gabon, actuellement 56e au Classement mondial de la liberté de la presse », a déclaré le Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, Sadibou Marong, dans le document compilant les 10 recommandations en faveur d’une presse libre, adressées au nouveau président de la République. 

Démocratiser la prise de décision

« Réintégrer les journalistes dans le processus de nomination des membres de la Haute Autorité de la communication (HAC), l’organe de régulation des médias gabonais, aujourd’hui uniquement entre les mains du président de la République et des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale ». C’est la sixième recommandation de RSF à l’endroit du président de la République élu. Laquelle réforme passe par un toilettage du Code de la communication actuellement en vigueur. Avec cette proposition, RSF espère voir émerger une meilleure représentativité des parties dans la désignation du président de la HAC. 

Soulignons que dans la continuité des améliorations voulues par Reporters Sans Frontières, figure également la loi organique régissant la Haute autorité de la communication, et notamment son article 55 qui, selon RSF, « laisse à son président la possibilité de sanctionner un média sans réunir les neuf membres de l’organe ». Rappelons que le Gabon a connu une légère amélioration dans le tableau du classement RSF des pays en matière de liberté de la presse, occupant ainsi le 56e rang mondial.