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Gabon : quid du coût d’acquisition de 35% des parts de Ceca-Gadis ?

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Entreprise bien établie dans le secteur de la distribution alimentaire, pionnier de la grande distribution et leader du commerce général structuré, le Groupe Ceca-Gadis est passé sous contrôle de l’Etat gabonais, du moins à hauteur de 35%. Une opération réalisée en janvier dernier, conclue par la remise du certificat de propriété des parts de l’État au président de la Transition, Brice Oligui Nguéma, le 31 janvier du même mois, mais dont on ignore encore à ce jour le montant. L’exécutif ayant juste évoqué des actions « indûment » cédées à un privé pour promouvoir le made in Gabon.

Acteur historique du commerce et de la distribution agro alimentaire au Gabon depuis 1933, la Compagnie d’Exploitation Commerciale Africaine Gabonaise de Distribution (Ceca-Gadis) et ses 104 magasins à travers le pays, fait désormais partie du portefeuille de l’Etat gabonais. Celui-ci a acquis en janvier dernier, pas moins de 35% des actions qui avaient été « indûment » cédées à un privé pour promouvoir le made in Gabon. Si cette opération lançait le bal de la nationalisation tous azimuts entamée par les nouvelles autorités, elle reste cependant toujours entourée de mystère notamment financier. 

En effet, alors qu’on sait très exactement combien à coûté le rachat d’Assala au contribuable (plus de 636 milliards de FCFA) ou encore celui d’Agro Business Group (4 milliards de FCFA pour 35% des parts), côté Ceca-Gadis c’est le flou total. Seule explication donnée au moment du rachat, l’objectif fixé, qui est d’accroître progressivement la part de l’agriculture dans le produit intérieur brut (de 5% à 10% à l’horizon 2028), de créer des emplois, limiter l’exode rural et réduire les importations alimentaires qui coûtent actuellement près de 550 milliards de FCFA au pays.

La CDC présentée comme le gestionnaire d’une opération dont on ignore le montant

Du coup, six mois après cette opération, l’opinion se questionne sur le montant de ces parts dont la gestion a été confiée à la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Comment cette opération a été financée, alors qu’à ce moment l’État cherchait désespérément à rentrer dans les clous du règlement des arriérés de la dette ? Comment cette opération a été conclue alors qu’au même moment, en activant la préemption, l’État se cherchait des marges de manœuvre pour financer la colossale acquisition des actifs d’Assala ? Tout simplement, combien ont coûté ces parts ?

 
Toutes ces questions qui perdurent et qui ne trouvent jusque-là pas de réponses, soulignent l’absence de transparence d’un exécutif gabonais qui cultive l’opacité rendant difficile l’analyse par des tiers de la qualité de la dépense publique. A l’heure où le gouvernement s’est engagé à publier les contrats miniers et pétroliers dans les plus brefs délais pour s’arrimer aux normes de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), il serait de bon aloi que tous les contrats qui impliquent les deniers publics, soient également disponibles. A bon entendeu

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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