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Gabon : quand l’exécutif évite soigneusement la question de l’augmentation du SMIG

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Dans sa volonté de lutter contre la vie chère sur le territoire national, le gouvernement de transition à l’instar des gouvernements précédents, a décidé entre autres, d’appliquer une nouvelle mercuriale. Celle-ci étant appliquée essentiellement sur les produits de première nécessité. Mais un autre sujet semble volontairement et minutieusement évité par ce même gouvernement à savoir celui de la hausse du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Et pourtant, la lutte contre la vie chère passe aussi et surtout par ce levier-là!

L’inflation se définit comme l’augmentation globale et durable des prix. Ses causes sont multiples, mais on peut retenir essentiellement, une hausse  globale des coûts des produits et services, un excès de demande, un excès de création monétaire ou encore un défaut de concurrence. Ses principales conséquences sont une perte de pouvoir d’achat de la monnaie et une baisse de la compétitivité. Pour ce qui est du Gabon, ces causes et ses conséquences se cumulent, tandis que les solutions restent limitées avec une qui revient incessamment : la mercuriale

Considérée par beaucoup d’observateurs comme une solution cosmétique, elle est pourtant plébiscité depuis des années par l’exécutif, or, d’autres solutions existent. En effet, dans la plupart des économies à travers le monde, notamment celles dites des pays du Nord, pour contenir l’inflation, il existe au moins quatre solutions. La mobilisation de la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique de concurrence et surtout la politique des revenus. Cette dernière permettant de soutenir le pouvoir d’achat à la fois durablement et efficacement. 

Le SMIG à 80000 FCFA, une hérésie en 2024

Au Gabon par contre, cette dernière solution semble n’en être pas une pour le gouvernement. Loin s’en faut. Celui-ci préférant brandir sa mercuriale comme un argument d’autorité, allant jusqu’à indiquer que « pour les Gabonais l’Etat s’engage à supporter un manque à gagner de 6,3 milliards de FCFA ». Mais les Gabonais ont-ils réellement besoin que l’Etat perde de l’argent pour eux ? Pour sûr, NON ! Ce qu’ils veulent, ce sont des solutions durables, viables et inclusives, comme une hausse du SMIG. Un sujet qu’évoquait d’ailleurs la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga) en octobre dernier.

De la nécessité de faire passer le SMIG à 250000 FCFA

Dans un document qui exposait les difficultés quotidiennes rencontrées par les travailleurs tous secteurs confondus, la confédération syndicale invitait notamment les nouvelles autorités à réajuster le SMIG en l’emmenant à 250 000 FCFA. Une revalorisation somme toute logique tant le contexte économique dans lequel il avait été revalorisé en 2006, apparaît désuet aujourd’hui. Près de 20 ans plus tard (18 ans très exactement), il serait temps d’y repenser très sérieusement. 

J-1 avant un dialogue national aux allures de monologue qui devrait coûter aux Gabonais pas moins de 5 milliards de FCFA, c’est ce à quoi les Gabonais s’attendent, et non à des solutions cosmétiques qui ne se ressentent aucunement sur leur portefeuille, tant la baisse des prix de certains produits suit inéluctablement la hausse d’autres produits sur le marché. Toute chose qui n’a au final, aucun impact réel. Plutôt que « de supporter un manque à gagner » de 6,3 milliards de FCFA, l’Etat Gabonais qui a semble-t-il les moyens de racheter à tour de bras des sociétés privées comme Assala, devrait réorienter et reprofiler ses priorités budgétaires, pour qu’enfin LES GABONAIS, entament « leur essor vers la félicité ». 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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