Gabon : quand le SG du ministère de l’Industrie avoue avoir participé au sous-développement
À la faveur d’une conférence de presse animée le mercredi 12 juin 2024, l’actuel secrétaire général du ministère de l’Industrie de la transition et ancien député du département de l’Ogoulou, a fait son mea-culpa en avouant devant un parterre de journalistes qu’il a tiré profit du pillage du pays. Une sortie fracassante, peu maîtrisée, voire suicidaire qui devrait conduire Alain Simplice Boungoueres à tirer les conséquences de son mutisme face aux dérives qui maintenu le pays dans le sous-développement.
Qui a conseillé Alain Simplice Boungoueres ? Certainement pas la morale de la sagesse. Sinon, à coup sûr, l’actuel secrétaire général du ministère de l’Industrie, de la transition, se serait privé d’une telle sortie de piste. Et c’est peu de le dire, car en avouant avoir participé au « sous-développement » du Gabon, l’ancien député du Parti démocratique gabonais dans le deuxième siège de l’Ogoulou à Mimongo avoue avoir bénéficié de « faveurs au détriment d’autres gabonais aussi méritants ». Sans dire lesquelles et surtout le montant de ces dernières.
12 millions FCFA du bourreau envers sa victime, l’État ?
« Pardon pour tout le mal causé, pardon pour ma participation au sous-développement car oui, je reconnais avoir été solidaire à un parti politique auquel j’ai appartenu qui avait fait de moi député pendant 12 ans », a-t-il avoué devant la presse. Une sortie qui d’ailleurs à de quoi susciter des questionnements après surtout l’annonce d’une rétrocession de 12 millions de FCFA au Trésor public. On peut aisément se demander d’où proviennent ces 12 millions de FCFA qui seront rétrocédés au Trésor public par Alain Simplice Boungoueres ?
Est-il vraiment né de nouveau au point d’avoir abandonné ses mauvais réflexes issus du Parti de masse qu’il accuse publiquement de détournements de fonds publics pour des fins personnelles ? Sinon que signifie « pardon pour tout le mal causé, pardon pour ma participation au sous-développement » ? Surtout, lorsqu’on sait que le sous-développement dans notre pays sont liés aux détournements de fonds prévus pour la réalisation des infrastructures de base, écoles, hôpitaux, routes, logements etc…, et de nombreux membres du PDG ont été arrêtés à la suite des opérations telles que Mamba, Scorpion, Dignité.
Le promu à l’issue du conseil des ministres du 7 février 2024 ne sait-il pas que sa nouvelle fonction de secrétaire général d’un ministère régalien lui impose une éthique morale conformément à l’article 43 de la loi n°1/2005 du 4 février 2005 portant statut Général de la Fonction Publique ? Le CTRI va-t-il continuer de faire confiance à d’anciens membres du PDG, dont les pratiques ont conduit au « coup de libération » du 30 août 2023 ? Lesquels admettent avoir contribué activement aux actions iniques visant à appauvrir leur propre pays ? 10 mois en hibernation suffisent-ils pour faire du crocodile un bois inoffensif ? Pis, pourquoi rembourser 12 millions de son patrimoine personnel pour annoncer une rupture avec les pratiques peu orthodoxes ? Alain Simplice Boungoueres devrait logiquement jeter l’éponge avant qu’elle ne prenne feu dans ses mains. L’élégance de la morale comme suggéré par le directeur de la communication présidentielle, Telesphore Obame Ngomo, ne saurait disparaître d’un État engagé dans la restauration des institutions.