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Gabon : près de 2 milliards reçus de Perenco en 2021 pour les projets de passerelles piétonnes à Libreville

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C’est ce que révèle le rapport 2021 de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Dans le cadre de ses « Paiements sociaux volontaires », le leader du secteur pétrolier gabonais, le franco-britannique Perenco Oil & Gas, a décaissé entre mars et octobre 2021, près de 2 milliards de FCFA un projet de passerelles piétonnes à Libreville. Répartis en trois paiements dont un premier de 1,056 milliard de FCFA, ces paiements en nature (sous forme de projet), témoignent de l’absence d’investissements en matière de sécurité routière de l’Etat gabonais. 

10 254 accidents de la circulation enregistrés au Gabon entre 2015 et 2020. 2422 victimes dénombrées parmi lesquelles 363 personnes décédées. Tel est le triste bilan du Gabon en matière de sécurité routière. Soulignant le manque voire l’absence d’investissements sur cette période par les autorités gabonaises, pourtant enclines à décaisser plus de 326 milliards de FCFA pour l’achat de biens et services sur la seule année 2020. 326 milliards qui au passage, auraient pu servir à financer le bitumage de pas moins de 343 km, si l’on tient compte d’un coût de 600 millions de FCFA. 

Un coup de pouce pour la construction des passerelles piétonnes

Face à cette situation alarmante, ce sont finalement des entreprises notamment extractives, qui ont décidé, dans le cadre de leurs « Paiements sociaux volontaires », d’engager de travaux de construction de passerelles piétonnes, c’est le cas de Perenco Oil & Gas. Leader du secteur depuis son rachat à coups de milliards des actifs de Total EP, le groupe franco-britannique a décaissé près de 2 milliards de FCFA pour la seule année 2021, dans le cadre d’un projet de passerelle piétonne à Libreville. 2 milliards de FCFA, alors que dans le même temps la ligne budgétaire « Entretien routier », enregistrait fin 2020, une exécution de 4,554 milliards de FCFA pour l’achat de « biens et services ». 


Soulignant l’absence de volonté et la mauvaise gouvernance du régime déchu, qui avait pourtant fait de l’amélioration du quotidien des Gabonais, une priorité, cet appui de Perenco couplé à ces dépenses ostentatoires de l’exécutif sur la même période, devraient attirer l’attention de nouvelles autorités à deux niveaux. Le premier, que de nouvelles orientations budgétaires axées sur la qualité des dépenses doivent être mises en avant, le second, que les entreprises extractives soient prêtes à aider l’Etat dans certaines mesures. Encore faudrait-il que ça reste du volontariat.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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