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Gabon: l’Union interparlementaire s’inquiète des allégations de torture contre Ndoundangoye

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C’est à l’occasion de la 164ème session tenue en ligne du 8 au 20 mars dernier que le Comité des droits de l’Homme des parlementaires européens s’est dit préoccupé par «  le maintien en détention du député, compte tenu des allégations inquiétantes concernant ses conditions de détention ». En conséquence, l’Union interparlementaire (UIP) prie le parlement gabonais de diligenter une enquête approfondie sur la situation de Justin Ndoundangoye, non sans appeler à des « sanctions appropriées contre les responsables ».

La 164ème session de l’Union Interparlementaire a permis à cet organe européen de s’intéresser à la situation des détenus dans les maisons d’arrêt au Gabon. En effet, réuni du 8 au 20 mars dernier, le Comité des droits de l’Homme des parlementaires européens a placé le curseur sur un de leurs confrères député gabonais qui serait passé à tabac à longueur de journée au sein de la plus grande prison de notre pays, la Prison centrale de Libreville sise au quartier Gros-Bouquet dans le 1er arrondissement de ladite commune. Sur la base des éléments matériels qui leur ont été fournis, les parlementaires européens ont déploré les conditions de détention quasi inhumaines de Justin Ndoundangoye, élu du 2e arrondissement de Franceville.

En détention depuis le 9 janvier 2020 après avoir été inculpé pour détournement de fonds publics, de concussion, de blanchiment de capitaux ainsi que pour des faits d’association de malfaiteurs, ce député gabonais serait victime des pires sévices corporels derrière les barreaux. « Ndoundangoye est maintenu à l’isolement dans des conditions inhumaines et dégradantes depuis le début de sa détention. Il serait, notamment, détenu dans une cellule minuscule n’offrant pas d’accès à l’eau potable où la température avoisinerait 40°C. Il ne pourrait s’hydrater que grâce aux bidons d’eau qui lui seraient apportés par sa famille chaque semaine », est-il indiqué dans le communiqué de l’UIP parvenu à la rédaction de Gabon Media Time.

Toute chose qui aura conduit le Comité des droits de l’Homme des parlementaires européens à exiger un examen minutieux de ce cas. Seulement, surpris seront-ils de la réponse donnée par le Président de la Commission parlementaire ad hoc. Lequel aurait déclaré « ne pas être au courant des conditions de détention du député, ni avoir connaissance des allégations de torture et des irrégularités de procédure dénoncées par le plaignant », rapportent les députés européens. Loin d’être rassurés par ces propos, l’UIP s’est dite « préoccupée par le maintien en détention du député, compte tenu des allégations inquiétantes concernant ses conditions de détention ».

En outre, l’organe européen a appelé Faustin Boukoubi, président de l’Assemblée nationale gabonaise à « prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir pleinement à M. Ndoundangoye la jouissance de ses droits, notamment son droit à la vie, à l’intégrité physique et à l’accès aux garanties judicaires, en particulier dans le contexte actuel de la pandémie de COVID-19 qui a pour effet d’accroître la vulnérabilité face à la maladie des personnes détenues en prison et dans d’autres lieux confinés », est-il précisé dans ledit communiqué. Non sans manquer de solliciter du Parlement l’ouverture immédiate « d’une enquête approfondie et l’adoption de sanctions appropriées contre les responsables », ont-ils conclu. Gageons que cette main tendue sera saisie par nos parlementaires.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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