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Gabon : l’IATA implore le gouvernement de soutenir le secteur du transport aérien face à la hausse des redevances

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Dans une lettre adressée au ministre gabonais des Transports et datée du 29 mai 2025, dont Gabon Media Time a consulté copie, l’Association internationale du transport aérien (IATA) exprime de vives inquiétudes quant à la récente flambée des redevances aéroportuaires. L’organisation plaide pour une réforme urgente et un soutien accru du gouvernement afin d’éviter un ralentissement de l’aviation commerciale au Gabon.

L’entrée en vigueur, depuis le 1er juin 2025, d’un arrêté ministériel modifiant les redevances de sûreté dans les aéroports du Gabon continue de susciter des remous. Pour preuve, dans un courrier officiel adressé à Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi, ministre des Transports et de la Marine marchande, l’IATA tire la sonnette d’alarme. En cause : une augmentation « vertigineuse » des frais imposés aux passagers et aux compagnies aériennes. Et ce, sans véritable concertation préalable.

Des hausses jugées excessives et mal calibrées

Selon les chiffres avancés par l’IATA, la redevance nationale a bondi de 3 000 à 7 000 FCFA , soit une hausse de 133 %. Quant à celle des vols régionaux, elle est passée de 7 000 à 18 000 FCFA, une hausse de 157 %. Pour celle des vols internationaux, l’augmentaion est de 130 %. Passant de 10 000 à 23 000 FCFA. « Ces augmentations n’ont pas fait l’objet de consultations préalables avec les compagnies aériennes comme l’exigent les principes de l’OACI », précise la lettre signée par Kamil Alawadhi, vice-président régional Afrique et Moyen-Orient de l’IATA.

L’organisation internationale dénonce également le non-respect des standards internationaux en matière de fixation des redevances d’usage, notamment l’exigence d’un préavis de quatre mois, la transparence sur les coûts réels, le lien avec l’efficacité du service rendu et l’équité de traitement entre les usagers.

L’IATA appelle à une réallocation des taxes existantes

Plus largement, l’association appelle le gouvernement gabonais à revoir sa politique fiscale sur le transport aérien. « Les passagers paient déjà plus que leur juste part. Il est temps de réaffecter certaines taxes et redevances existantes pour soulager les opérateurs », souligne l’IATA, qui rappelle que l’aviation est un levier clé pour la croissance économique et la mobilité sociale.

Dans une région où le transport aérien demeure un secteur vulnérable, l’IATA exhorte Libreville à suivre l’exemple de la CEDEAO, dont les chefs d’État ont récemment décidé de réduire ou supprimer plusieurs taxes pour soutenir la reprise du secteur post-Covid.

Un appel à la concertation et au réalisme économique

Pour l’IATA, la décision de majorer les redevances en pleine période estivale, sans mécanisme de transition, risque de freiner la demande des voyageurs et de compromettre la rentabilité des compagnies opérant au Gabon. Elle recommande donc un dialogue transparent entre l’État, les exploitants d’aéroports et les compagnies aériennes, afin de parvenir à un compromis équilibré.

« Le transport aérien international est très sensible aux variations de prix. Alourdir la facture sans stratégie concertée, c’est risquer d’asphyxier un secteur déjà fragile », conclut l’organisation dans son plaidoyer. En creux, cette alerte de l’IATA interpelle sur la nécessité pour le Gabon de concilier impératif budgétaire et soutien à un secteur stratégique, qui relie le pays au monde et reste essentiel à son développement économique.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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