Gabon : Les victimes de 2016 réclament justice après l’exfiltration d’Ali Bongo

L’association Réconciliation a pris d’assaut le ministère de la Justice garde des Sceaux, le lundi 19 mai 2025 afin de réclamer justice après l’exfiltration discrète de Ali Bongo Ondimba et sa famille. Pour ces derniers, laisser partir l’ancien président déchu, est une forme d’injustice à leur endroit et appelle à la justice.
Réunis au sein de l’association Réconciliation, les victimes des violences post-électorales de 2016, ont organisé une manifestation pacifique, lundi 19 mai, au ministère de la Justice afin de décrier l’injustice qu’ils subissent. Pour eux, la libération de Ali Bongo et sa famille ainsi que leur asile en Angola est un affront.
Une libération en toute impunité qui nargue les martyrs.
Face à la négligence des autorités, ils ont décidé de se faire entendre. Le massacre survenu au QG de Jean Ping en 2016 reste une plaie ouverte pour ces familles toujours endeuillées.«Nous étions assis dans le QG de Jean Ping, désarmés en train de chanter les louanges, pas en train de tuer les gens», a déclaré Aïcha Tsoumbou, présidente de l’association Réconciliation.
Pour eux, il est incompréhensible que « la première grande action et décision qu’il a trouvé utile de prendre c’est de mettre en liberté Sylvia », a-t-elle confié. Pour cette association, les blessures de ces violences, tant physiques que psychiques, se font encore ressentir. « J’ai des balles dans mes deux pieds. Je les ai encaissés en 2016. On ne m’a jamais opéré. J’ai plusieurs balles dans les pieds et je veux qu’on les enlève car souvent ça m’enfle les pieds»,a confié Emmanuel Moussounda, victime.
A quand la fin de l’injustice ?
«Nous demandons la justice, nous demandons la vérité, nous demandons la réconciliation»,a dit Cédric Bourobou, secrétaire général de l’association. Alors que de nombreux recours avaient été entamés depuis le début de la période de transition «ils nous disent que ce dossier est délicat et que ça va prendre du temps »,ont-ils confié. Une question demeure,au Gabon, la justice serait-elle impartiale ou faudrait-il être quelqu’un pour voir les bienfaits de la justice ?
L’association Réconciliation, interpelle directement le président Brice Clotaire Oligui Nguema car pour eux, laisser partir Ali Bongo sans jugement, c’est une insulte à leur souffrance. A une heure où le pays traverse une période charnière de son histoire, ces derniers voudraient eux aussi se sentir concernés afin qu’ils puissent retrouver leur dignité.
GMT TV