Gabon : le rôle de l’administration publique et des forces armées dans la nouvelle Constitution vu par Willy Ontsia
Le projet de nouvelle Constitution gabonaise soumis à référendum le 16 novembre 2024 et adopté à une large majorité, introduit des dispositions inédites concernant l’administration publique et les forces armées, visant à renforcer leur rôle dans le développement économique et social du pays. Lors d’une série de conférences à Libreville, l’économiste et analyste financier Willy Ontsia a mis en lumière ces innovations. Selon lui, ces articles traduisent une volonté manifeste d’améliorer la gouvernance et d’élargir le champ d’action des institutions publiques au service de la nation.
L’article 36 du projet de Constitution redéfinit les principes de fonctionnement de l’administration publique. Il stipule que l’État doit garantir, au sein de l’administration, le respect des principes d’éthique, de déontologie, de performance, de transparence et de redevabilité. Ces mesures visent à instaurer une gestion publique plus efficace et responsable, perçue comme un préalable au développement harmonieux et durable du Gabon. Selon Willy Ontsia, ce renforcement des obligations de performance marque une étape importante dans la lutte contre les dysfonctionnements administratifs.
Pour l’analyste, l’innovation la plus notable réside dans l’article 38, qui prévoit la participation des forces armées au développement économique et social en temps de paix. Cette disposition, selon Willy Ontsia, reflète une approche inclusive du développement national, où toutes les forces vives de la nation, y compris les forces de défense et de sécurité, contribuent activement au progrès du pays. Une mesure qui pourrait, par exemple, mobiliser les forces armées pour des projets d’infrastructures ou de services publics dans les zones rurales.
Une vision modernisée de la gouvernance publique
Willy Ontsia souligne également que ces nouvelles orientations traduisent une vision modernisée et pragmatique de la gouvernance publique. Elles s’inscrivent dans une logique de mutualisation des ressources humaines et matérielles au service du développement national. Cette synergie entre institutions civiles et militaires pourrait également renforcer la cohésion sociale et l’efficacité des politiques publiques, estime l’analyste financier.
Ces articles du projet de Constitution illustrent donc une volonté de transformer les institutions publiques en leviers majeurs de développement. Pour Willy Ontsia, l’intégration des principes de transparence, d’efficacité administrative et de participation des forces armées à l’économie témoigne d’une ambition claire : bâtir un État plus performant, inclusif et au service de ses citoyens. Ce texte, désormais adopté, marque donc une rupture significative avec les pratiques du passé. Du moins, dans la forme.