Gabon : Le reste de la Young Team bientôt relaxé après les libertés accordées à Jessye et la famille Bongo ?

Coup tonnerre au Gabon depuis le mercredi 15 mai dernier avec l’exil accordé à Ali Bongo Ondimba et l’ensemble de sa famille en Angola. Une décision qui exacerbe la suspicion des Gabonais au processus de changement promis par le CTRI. D’ailleurs, les épris de justice appellent l’État à prendre ses responsabilités en relaxant les membres de la Young Team au même titre que les personnes poursuivies pour les mêmes faits.
Si en droit pénal, le complice d’une infraction est puni au même titre que l’auteur de l’infraction principale, au nom du principe populaire « l’emprunt de criminalité », il reste que dans le cas de l’affaire famille Bongo et Cie, la procédure est suspicieuse. D’aucuns évoquent des arrangements au sommet de l’État lors d’une réunion tenue avant-hier en catimini avec des magistrats, le Président de la République et bien-sûr Sylvia Bongo Ondimba et son rejeton Noureddine Bongo Valentin.
Un exil au noir synonyme de blanchiment ?
Lorsque les médias internationaux tels Jeune Afrique et Radio France internationale (RFI) ont annoncé la mise en résidence surveillée de Sylvia Bongo Ondimba et Noureddine Bongo Valentin bénéficiaires d’une mise en liberté provisoire, la chaîne médiatique proche du pouvoir avait, à corps et à encre, dénoncé une tentative de discréditer l’action du nouveau Président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema. Pourtant, l’annonce de la présidence Angolaise confirme ce qui se présageait.
Ces derniers auront-ils le courage de reconnaître avoir été dupés ? Ce scénario est peu évident mais toujours est-il que le fond du problème est le même. Sur quelle base la justice a-t-elle décidé de libérer Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba et tous leurs enfants vers l’Angola ? Alors en lice pour la Présidentielle du 12 avril 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema affirmait que la justice avait la preuve des falsifications de signature orchestrées par la femme et le fils du président déchu.
Qu’en est-il aujourd’hui aux premières heures de la 5eme République ? La justice a-t-elle fait l’impasse sur ces crimes de lèse-patrie au nom d’un maintien d’équilibre diplomatique ou simplement de cession d’actifs au noir aux décideurs ? Les spéculations sont légion. Aussi, si tant est que les principaux auteurs de ces faits sont désormais innocents au point de les laisser quitter le territoire, pourquoi le reste de la Young Team est-il maintenu en détention ? Cette nébuleuse n’est-elle pas le fruit des signatures « fausses » du Président Ali Bongo Ondimba ?
Un poids, deux mesures selon l’un des vice-présidents de l’assemblée nationale de la transition Geoffroy Foumboula Libeka Makosso qui appelle à l’égalité de traitement entre gabonais. Mais également à une justice transparente et soucieuse de faire régner la justice et non les échanges au noir d’une libération surprenante contre « la réintégration àl’Union africaine », a déploré le parlementaire. Poursuivant son propos, ce dernier a clairement indiqué que « on ne peut utiliser l’union africaine pour faire du chantage à un autre État ».
GMT TV