Gabon : le gouvernement pour une stratégie mettant en valeur les ressources minérales
Compagnie Minière de l’Ogooué (Comilog), filiale de l’entreprise française ERAMET. Compagnie industrielle des mines de Hangzhou (CICMHZ). Nouvelle Gabon Mining (NGM), filiale du groupe indien Coalsale Group. Fortescue Metals Group. Genmin Group. Le secteur minier gabonais est pourvu d’une diversité d’acteurs venus d’horizons différents. Plus globalement, les industries extractives sont aujourd’hui détenues par des opérateurs qui génèrent annuellement, plus de 23% de la richesse nationale, contrôlent plus de 93,5% des exportations du pays mais pourtant n’emploient que 3,8% des travailleurs actifs. Une situation à laquelle compte remédier l’Etat en révisant le code minier.
Manganèse, or, minerai de fer, dont le Gabon détient des réserves abondantes, niobium, uranium, cuivre, zinc. Les ressources minières dont dispose le Gabon sont largement en mesure d’augmenter de façon significative la richesse nationale et par ricochet la richesse par habitant, encore faudrait-il que les contours soient redéfinis et que les conventions minières liant l’Etat à ses partenaires privés étrangers, intègrent des éléments moins permissifs. Il faut dire qu’avec près de 45% des richesses générées par l’Etat, les industries extractives, y compris le pétrole, sont la principale source de revenus. La seule en mesure de permettre une véritable projection dans le temps.
Cependant, en dépit d’un code minier adopté en 2019 dans le but de clarifier les règles de l’exploitation minière et de donner un cadre plus stable aux investisseurs, les entreprises de ce secteur créent moins de 4% des emplois à l’échelle nationale. Le secteur minier ne dispose que d’à peine 3500 employés (en exagérant) dont le tiers sont des expatriés. Pour tenter de reprendre la main, une première mesure visant à instaurer des quotas dans le secteur, a été imposée par le gouvernement en juin dernier. Une autre mesure phare devrait suivre, avec la révision du code minier, seulement cinq ans après l’adoption du plus récent.
Faire du secteur minier l’un des principaux piliers de l’économie nationale
L’ambition du gouvernement dans cette optique de révision avec l’appui du Groupe de la Banque africaine de développement (Bad), dans le cadre du Programme d’appui à la diversification de l’économie gabonaise (Padeg), est donc de « se donner une stratégie qui vise à mettre en valeur de façon optimale les ressources minérales du pays », en gros « faire du secteur minier l’un des principaux piliers de l’économie nationale ». Ce qu’il est déjà d’un point de vue de la richesse créée annuellement, mais qu’il n’est pas en matière de redistribution de ces richesses. Le diagnostic stratégique participatif de la situation actuelle dans le secteur minier et des secteurs d’activité connexes attendu par le gouvernement à l’issue de l’audit qui devrait être réalisé, devrait renforcer l’idée que le secteur extractif gabonais est encore en développement.
Ce secteur pourrait avoir encore plus d’impact sur l’indice de développement humain, participer de façon plus efficace à la réduction de la pauvreté et contribuer de manière plus significative à l’intérêt général à travers le désenclavement des zones où sont situés les opérateurs miniers. En annonçant sa volonté de faire de ce secteur le pilier de notre économie, il ne s’agira donc pas uniquement d’attirer plus d’investisseurs, mais bien de faire en sorte que ces derniers se plient aux règles de bonne gouvernance.