Gabon: le CTRI table sur un budget de 3 milliards pour la gratuité des transports
Dans le but de soutenir les couches les plus faibles de la population, l’ancien gouvernement du président déchu Ali Bongo Ondimba avait annoncé la gratuité des transports publics le 12 avril 2020, et ce afin d’atténuer les effets du confinement. 4 ans plus tard, cette mesure sociale se poursuit, comme l’indique le projet de loi de finances 2024 qui prévoit notamment un montant total de 3 571 445 596 de FCFA réparti principalement entre les deux entreprises de transport public intervenant dans le Grand Libreville.
Le bien-être des populations est inscrit dans les priorités de la feuille de route du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). La preuve, l’Etat a inscrit dans la loi de finances un budget de 3 571 445 596 de FCFA destinés à assurer la gratuité du transport urbain et périurbain. Au profit des entreprises de transport terrestre public, notamment Sogatra qui recevra progressivement un montant de 1 673 200 000 FCFA, TransUrb qui elle recevra 1 417 937 796 FCFA et Trans Akanda qui percevra elle 480 307 800 FCFA, cette enveloppe devra soulager les populations.
En hausse de 38% par rapport à 2023, cette enveloppe dédiée à la gratuité des transports s’inscrit indéniablement dans la volonté des nouvelles autorités de consolider les acquis sociaux. Confirmant par la même occasion le maintien de sociétés publiques comme Sogatra et Trans’Urb, bien que confrontées à des difficultés de fonctionnement et de gouvernance brillant par des grèves à répétition de leurs personnels respectifs qui « sont payés au compte-gouttes selon les témoignages de plusieurs agents », cette nouvelle subvention témoigne de ces arbitrages budgétaires qui posent question en cette période de transition.
La gratuité des transports, un choix risqué en pleine transition?
En pleine restauration des institutions, l’Etat devrait prendre en compte les différents paramètres qui ont contribué aux dérapages budgétaires substantiels, qui ont fortement contribué à mettre à mal notre économie. Soulignons qu’aucun État ne s’élève en priorisant la gratuité. Gageons que les plus hautes autorités de la transitions examineront véritablement tous les paramètres inhérents à cette problématique. Rappelons que pour la restructuration de la Sogatra, il faudrait encore une enveloppe de près de 6 milliards FCFA en 2024.
GMT TV