Gabon : le bilan de santé, un acte indispensable peu pris en compte par la population
S’il est vrai que notre système de santé fait face à beaucoup de dysfonctionnements, notamment l’accueil, le manque de plateau technique, et le manque de spécialistes, il y a un acte tout aussi important sur le plan médical mais qui semble négligé par les populations. En effet, l’analyse complète de son état de santé passe par un bilan médical, trop souvent négligé. Un constat qui nécessite que l’opinion soit sensibilisée pour éviter les mauvaises surprises, « tout bien portant étant un malade qui s’ignore ».
La santé n’a pas de prix dit-on. Pourtant, il n’est pas rare de croiser des individus qui ignorent leur groupe sanguin, leur électrophorèse de l’hémoglobine, pire leur statut sérologique. Allant plus loin, certains n’ont absolument pas la culture de se rendre dans un établissement sanitaire en vue de se faire consulter par un médecin en cas de souci de santé. L’automédication étant très souvent leur partage, pourtant il est important pour chaque individu de se faire examiner complètement par un médecin pour déterminer à la fois son état de santé physique et mentale.
L’importance du bilan de santé
Avant de rappeler aux uns et aux autres l’importance de faire son bilan médical, il est judicieux de souligner que « le bilan de santé est une analyse complète de l’état de santé d’un individu. Il permet de déterminer les éventuels facteurs de risque afin de prévenir auxquels une personne peut être potentiellement exposée ». Allant plus loin, l’organisation mondiale de la Santé ( OMS), la fréquence des bilans doit être déterminée par l’âge de la personne, « jusqu’à 40 ans, il est recommandé de faire un bilan de santé tous les 4 ans. Entre 40 et 60 ans, il est conseillé d’aller voir son médecin tous les 2 ans. À partir de 60 ans, il est important de se soumettre à un bilan de santé annuel » indique l’OMS.
Pourtant, nombreux sont ceux qui ne suivent pas cette recommandation. Et ce pour diverses raisons, comme ce fut le cas d’une jeune étudiante interrogée sur la question, celle-ci a répondu ne jamais avoir eu à faire ledit bilan. « Je n’ai jamais fait mon bilan médical, car je ne tombe pas malade. Je ne sais pas combien ça coûte » a-t-elle déclaré. D’autres ont déclaré avoir fait un bilan de santé il y a 2 ans maintenant évoquant au passage le coût onéreux des différents examens à passer. « Depuis 2022 je n’ai plus fait de bilan car je n’ai pas d’assurance CNAMGS », une raison qui est d’ailleurs sans cesse revenue pour les rares personnes qui accordent de l’importance à cet acte. « Généralement je fais mon bilan en clinique, et forcément le coût de la prestation est plus élevé au privé que dans une structure hospitalière publique » a confié un compatriote.
Alors que le ministère de la Santé est en guerre contre l’automédication, il est de bon aloi que les populations soient également édifiées sur l’importance de se soumettre à cette pratique qui permet un meilleur suivi de sa santé. Car en réalisant un bilan de santé, une pathologie ou une anomalie peut être décelée et une prise en charge précoce peut sauver la vie du patient. Toute chose qui pourrait globalement améliorer l’espérance de vie dans le pays.
GMT TV