Gabon : L’amalgame entre les langues vernaculaires et la langue maternelle
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Le 21 février marque la Journée internationale de la langue maternelle, une occasion de célébrer la diversité linguistique et de sensibiliser à l’importance de préserver les langues en danger. Au Gabon, cette journée revêt une importance particulière en raison de la coexistence entre le français, langue officielle, et les nombreuses langues vernaculaires du pays qui contribue au maintien d’ une confusion persistante entre langue maternelle et langues vernaculaires, qui mérite d’être clarifiée.
Quelle est la différence entre la langue maternelle et les langues vernaculaires ? La langue maternelle est la première langue apprise par un individu dès la naissance, celle qui structure sa pensée et son rapport au monde. Elle peut être une langue vernaculaire, c’est-à-dire une langue propre à une communauté locale, mais ce n’est pas systématique.Au Gabon, où plus de 50 langues locales sont parlées, on considère souvent que ces langues sont les langues maternelles des populations. Pourtant, dans de nombreuses familles urbaines, notamment à Libreville et Port-Gentil, le français est la première langue parlée par les enfants, reléguant les langues locales au second plan.
L’urbanisation et la scolarisation en français ont favorisé une domination de la langue officielle au détriment des langues vernaculaires. Une situation qui contribue à la disparition progressive de certaines langues gabonaises, alors même qu’elles font partie du patrimoine culturel du pays comme l’a d’ailleurs déploré le psycholinguiste, le Pr. Franck Idiata,dans une interview accordée à Gabon Media Time, indiquant que « dans 200 ans, plus de la moitié de ces langues vont disparaître ». Un constat alarmant qui nécessite que des mécanismes soient mis en place pour valoriser un peu plus les langues locales.
L’urgence de préserver et valoriser les langues vernaculaires
Au regard de cette réalité, il devient essentiel d’adopter des stratégies pour préserver et valoriser les langues locales. A l’instar de l’introduction de l’enseignement bilingue, la promotion des médias en langues locales et la sensibilisation des parents à l’importance de la transmission linguistique sont autant de pistes à explorer. Mais aussi en encourageant le travail des linguistes car comme l’a rappelé le Pr. Franck Idiata ces derniers sont les plus aptes à répondre à ce problème grâce leur capacité de construire le système écrit de la langue, à travers leurs travaux linguistes, ils pourront produire tous types de documentation.
GMT TV