Gabon : l’accès aux sources gouvernementales, toujours un obstacle pour les journalistes selon RSF

Un an et demi après le coup d’État du 30 août 2023, qui a conduit à l’éviction d’Ali Bongo Ondimba, la situation de la presse au Gabon connaît une timide amélioration, mais les réformes concrètes se font encore attendre. Le 12 avril dernier, Brice Oligui Nguema, jusque-là président de la transition, a été élu président de la République. À cette occasion, Reporters sans frontières (RSF) a publié une série de dix recommandations visant à garantir une presse libre, indépendante et pluraliste dans le pays, conformément aux engagements pris par le président élu.
RSF souligne notamment l’importance cruciale d’un accès équitable aux sources d’information gouvernementales. Classée en deuxième position de leur liste, cette recommandation insiste sur la nécessité pour tous les journalistes, en particulier les indépendants, de pouvoir interroger librement les représentants de l’État. Il faut dire que ce droit fondamental est encore trop souvent entravé dans le pays, limitant ainsi la capacité des médias à informer de manière rigoureuse et transparente.
Oligui Nguema face aux défis d’une presse libre
Si des signes d’ouverture ont été observés depuis la transition politique, avec notamment un léger recul de la censure et une diversification timide des opinions dans les médias, les obstacles structurels demeurent nombreux. Le Gabon se classe actuellement à la 56e position au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, un progrès modeste qui témoigne d’un potentiel d’amélioration, mais aussi des défis encore non résolus. Le manque d’accès aux données publiques, l’opacité des institutions, et l’absence de garanties juridiques solides continuent de fragiliser le travail des journalistes.
Reporters Sans Frontières appelle ainsi le président Brice Clotaire Oligui Nguema à passer des paroles aux actes. En janvier 2025, celui-ci avait en effet réaffirmé son engagement en faveur d’une presse libre. L’organisation espère que ces recommandations serviront de feuille de route pour une transformation durable du paysage médiatique gabonais, condition essentielle à une démocratie vivante et crédible.
GMT TV