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Gabon : la réduction du train de vie de l’Etat pas encore à l’ordre du jour

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Après la kyrielle de nominations enregistrées et des annonces faites ça et là sur fond de populisme tout au long des premières semaines de la transition, l’opinion publique était curieuse d’analyser le budget de l’Etat pour l’exercice 2024. S’il affiche une hausse qui en fait le plus important de l’histoire du Gabon d’un point de vue purement quantitatif avec ces 4162 milliards de FCFA, ce budget 2024 fait surtout une nouvelle fois, la part belle aux dépenses, en hausse de 444,3 milliards FCFA par rapport au  budget 2023.

Principale cause du déséquilibre budgétaire enregistré ces dernières années et du déficit budgétaire qui en découle, les dépenses de l’Etat vont une nouvelle fois connaître une augmentation au cours du prochain exercice. Composées essentiellement des dépenses du budget général évaluées à 2331,2 milliards de FCFA et des dépenses d’affectations spéciales arrêtées à 237,7 milliards de FCFA, ces dépenses publiques affichent une hausse sans précédent. 

Encore des dépenses superflues

En effet, évaluées à 1 874,2 milliards de FCFA en 2020, 1975,7 milliards de FCFA en 2021 et 2342,3 milliards de FCFA en 2022, elles atteindront en 2024 selon les prévisions, 2729,7 milliards de FCFA contre 2345,2 milliards de FCFA arrêtées dans la loi de finances 2023. Une hausse de 444,3 milliards de FCFA qui représente un taux de croissance de près de 17% en glissement annuel, alors même qu’à son arrivée, le CTRI évoquait la furie financière du régime déchu qui induisait une certaine forme de retenue.

Quand on sait que l’Etat gabonais a érigé les dépenses de fonctionnement en principales charges puisqu’entre 2020 et 2022 ce sont près de 6200 milliards de FCFA qui ont été engloutis en salaires et traitements, en biens et services et autres transferts et subventions, toute hausse des dépenses budgétaires laisse planer le spectre de ces dérapages budgétaires substantiels, qui ont fait tant de mal à notre économie. 


Avec des charges de financement et de trésorerie, elles aussi en hausse de 8,3% à 1487,9 milliards de FCFA en 2024 contre 1373,6 milliards de FCFA dans la loi  de finances 2023, qui devraient essentiellement être consacrée à l’amortissement de la dette pour un montant de 1464,1  milliards de FCFA, le niveau de dépenses devrait cette année, atteindre des sommets inégalés. Un niveau de dépenses qui devrait d’ailleurs nécessiter un nouveau cycle d’emprunts notamment auprès des marchés régionaux.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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