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Gabon : la prolifération d’associations ou le retour des mange-milles et perfides trompeurs

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Organisation non gouvernementale par-ci, association apolitique par là, le spectre d’un retour à l’ordre ancien plane plus que jamais sur la gouvernance du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). En effet, il ne se passe pas une semaine sans qu’un groupuscule d’individus dopés aux hormones « PDG » ne se présente sur la toile pour annoncer la naissance d’un mouvement associatif à la gloire du général-président du CTRI. Une prolifération de plus en plus inquiétante pour une société qui sort de plus de 50 années d’un régime qui a érigé le culte de la personnalité en modèle de gouvernance.

Si lors de sa conférence de presse du 17 mai dernier, le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault avait botté en touche sur une question en lien avec la prolifération des mouvements associatifs au détriment des partis politiques, les spectacles déplorables auxquels nous assistons à la faveur des déplacements du président de la Transition semblent pourtant étayer cette thèse. Bien que le Gabon, à l’instar des pays du monde garantit la liberté d’association, l’usage par certains perfides trompeurs de ces groupements à des fins d’instrumentalisation d’une jeunesse en quête de perspectives, devrait plus que jamais interpeller le CTRI, qui en est le premier bénéficiaire.      

Des associations « apolitiques » ou des groupuscules politicards ?

Sous d’autres cieux, les mouvements associatifs sont un levier d’émancipation au service des causes qui contribuent à améliorer la vie de la cité. Le Gabon où les militaires ont pris le pouvoir avec la promesse de restaurer la dignité des compatriotes condamnés à l’asservissement, peine à se débarrasser d’une pratique bien rodée, entretenue par des « pédégistes » qui tentent de se donner une virginité politique aux côtés du Comité pour la transition et la restauration des institutions. 

En effet, qu’ils s’appellent Plateforme pour la reconstruction nationale avec des figures telles que Laurence Ndong, Bertrand Zibi, Murielle Minkoue Mintsa, Me. Lubin Ntoutoume et autres ténors du nouveau pouvoir, le TAS de la Ngounié, Ditas de la Nyanga, Ossimane avec Olivier Mebiame Assame, Dynamique de la Lombo-Bouenguidi du pasteur Georges Bruno Ngoussi ou Oligui doit rester de Olivier Emvo, Secrétaire général du Bloc démocratique chrétien et bien d’autres sobriquets pompeux pour lesquels les promoteurs tentent tous désespérément de faire perdurer ce clientélisme tropicalisé.

Ces groupuscules aux méthodes bien rodées, en plus d’instrumentaliser la misère de milliers de jeunes frappés par le chômage, s’érigent en remparts face à toute voix dissonante au pouvoir en place. Des méthodes cavalières dignes du parti unique, période sombre de l’histoire contemporaine du Gabon, qui interpellent surtout sur l’orientation que souhaitent donner les militaires à cette étape d’une transition déjà très décriée au regard de certaines recommandations du Dialogue national inclusif ouvertement discriminatoires à l’égard d’une partie de compatriotes. 


Si certaines de ces nombreuses associations reconverties en chantres du pouvoir tentent de cacher leur activisme politique sous la terminologie « association apolitique », certains observateurs de la vie publique s’interrogent sur leur apport dans cette transition, dont le résultat à terme vise pourtant à instaurer une véritable démocratie. En effet, sauf à jouer les mercenaires de la pensée en tirant à l’ogre de Staline sur toute voix dissonante, et en perpétuant le culte des apparences, ces associations ne jouent aucun rôle constructif. Alors que les militaires se trouvent plus que jamais à la croisée de chemins, car confrontés à des Gabonaises et des Gabonais plus que jamais déterminés à voir leurs droits restaurés, il serait dans l’intérêt du président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, de s’écarter de ces adeptes du « kounabelisme », qui par leurs pratiques réprouvées par les Gabonais, ont grandement contribué à nourrir l’imposture d’Ali Bongo Ondimba.  

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Un commentaire

  1. POURQUOI PARLER DE RETOUR DES MANGE-MILLES ET PERFIDES TROMPEURS? ILS NE SONT JAMAIS PARTIS, C’EST LA PREUVE QUE RIEN N’EST NOUVEAU SOUS LE CIEL GABON. ON PREND LES MEMES ET ON RECOMMENCE…

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