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Gabon : la production de grumes chute de près de 30% au dernier trimestre 2023

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Comme il fallait s’y attendre du fait des nombreuses perturbations qui ont été enregistrées quelques semaines seulement après les évènements du 30 août 2023, la production de grumes a chuté de 30% comme indiqué dans la note de conjoncture sectorielle du dernier trimestre 2023. Entraînant des pertes considérables pour un secteur qui restait sur une tendance haussière depuis 2020 avec un pic de 4,4 millions de tonnes produits en 2022, cette baisse de la production de grumes interroge. 

C’est ce que révèle la direction générale de l’économie et de la politique fiscale. L’indice de production de grumes a décroché de 28,1% au quatrième trimestre 2023 par rapport au trimestre précédent. Une chute constatée, qui fait suite à la forte contraction de la demande, notamment celle émanant de la controversée zone économique spéciale de Nkok, qui absorbe l’essentiel de la production nationale.

Induite par une réduction drastique des activités de production de nombreux opérateurs Chinois suivant la chute de la demande mondiale de bois ouvrés, en Chine notamment où le secteur de l’immobilier connaît l’une de ces plus graves crises, cette chute vertigineuse de la production de grumes s’inscrit dans une dynamique baissière globale. Mieux, elle suit la logique de changements souhaitée et opérée au sein de la ZES de Nkok, principalement depuis la prise de pouvoir des militaires. 

Un impact économique mitigé par les industries extractives

Si cette décroissance de la production de grumes a un impact négatif sur le PIB du pays qui en demeure encore tributaire, puisque l’industrie du bois contribue à la fois au PIB et à l’emploi au Gabon, ce potentiel ralentissement de la croissance a été atténué par la bonne tenue du secteur des activités extractives qui se sont à contrario, montrées résilientes dans l’ensemble avec une production consolidée des activités extractives qui a gagné 5,3% au quatrième trimestre, malgré la persistance de problèmes logistiques. 

Des questions d’environnement, de gestion durable et de dépenses publiques

Soulevant de nombreuses inquiétudes quant à la durabilité des pratiques forestières du pays. Suscitant des discussions dans l’opinion sur la gestion des ressources forestières, les efforts de conservation et la nécessité de pratiques de récolte plus durables. Pouvant affecter la confiance des investisseurs qui pourraient dès lors entraîner une réduction des investissements, cette chute de 30% de la production de grumes n’est donc pas à prendre à la légère par les autorités de Transition. Elle pourrait entraîner une baisse significative des revenus de l’État, avoir un impact sur les dépenses publiques et les investissements dans les infrastructures, l’éducation et les soins de santé.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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