Gabon : la présidence de la République réorganisée autour de huit pôles sous la V République

À l’issue de son tout premier Conseil des ministres sous l’ère de la Vᵉ République, le Président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema a entériné deux projets de décret structurants qui traduisent l’ambition de bâtir un Exécutif cohérent, efficient et en phase avec les nouvelles exigences constitutionnelles. Ces textes, adoptés dans un contexte post-transition, viennent concrétiser l’entrée en vigueur de la Constitution du 19 décembre 2024.
Une Présidence réorganisée autour de huit entités stratégiques. Conformément à l’article 95 de la nouvelle Constitution, la Présidence de la République se voit désormais structurée autour des entités suivantes : La Vice-Présidence de la République ; La Vice-Présidence du Gouvernement ; Le Secrétariat Général de la Présidence ; Le Cabinet du Président de la République ; L’État-major particulier du Président de la République ; Le Conseil National de Sécurité et le Secrétariat Général du Gouvernement.
Cette réforme vise à clarifier les chaînes de responsabilité, renforcer la coordination entre les pôles politiques, administratifs et sécuritaires de la Présidence, et doter l’institution présidentielle d’outils modernes de pilotage.
Un Vice-président du Gouvernement, véritable coordonnateur de l’action gouvernementale
Autre innovation majeure : le second décret pris en application des articles 69 et 95 de la Constitution confère au Vice-président du Gouvernement un rôle de chef d’orchestre de l’action interministérielle. Ce dernier est désormais chargé de : Convoquer et présider les Conseils et Comités interministériels ; Étudier les dossiers ministériels et préparer l’ordre du jour du Conseil des ministres ; Assurer le suivi des décisions gouvernementales ; Veiller à la régularité du fonctionnement des services publics et de l’administration centrale et Servir de trait d’union entre l’Exécutif et le Législatif.
Cette montée en puissance du Vice-président du Gouvernement traduit une volonté de rationalisation de l’action publique, à l’heure où le pays s’engage sur un nouveau chemin constitutionnel. En filigrane, ces réformes traduisent aussi l’intention du chef de l’État de donner à la Vᵉ République une base institutionnelle solide, lisible et conforme à son serment du 3 mai 2025, prononcé en ces termes : « Je m’engage à être juste envers tous. »
La cinquième République gabonaise prend ainsi forme, dans une volonté de rupture avec les errements du passé, et de construction d’un État plus fonctionnel et plus proche des citoyens.
GMT TV