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Gabon: écroué à sans famille, le Général du mapane crie à l’ingratitude de ses mentors

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Interpellé le 21 février dernier par les éléments de la Direction générale des Contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), plus connue sous le nom de « B2 », l’activiste politique Gaël Koumba Ayoune a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville ce lundi 8 mars 2021. En compagnie du rappeur Hoffman, le Général du Mapane s’est fendu d’un dernier discours dans lequel il révèle avoir été instrumentalisé puis abandonné par le chef de l’État Ali Bongo Ondimba dont il serait un soldat indéfectible.

« Nous avons soutenu le chef de l’État. On remercie le chef de l’État. On lui a rendu service. On nous envoie en prison. Nous on va en prison. Il n’y a pas de problème, on remet tout entre les mains de Dieu » , a déclaré le Général du mapane Gaël Koumba Ayoune à l’esplanade du palais de justice. Simplement vêtu, le jeune activiste venait d’être déféré devant le parquet de la République où le juge d’instruction l’aurait inculpé pour incitation à la révolte, insulte au chef de l’Etat et trouble à l’ordre public.

Pour le promoteur de la radio Mapane FM et son ami de longue date Hoffer Edou Mvé alias « Hoffman » il ne s’agit ni plus ni moins que d’une traîtrise de la part de leurs mentors dont ils étaient les boucliers dans les quartiers sous intégrés appelés « mapanes ». Un placement sous mandat de dépôt qui intervient alors même que le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville André Patrick Roponat avait jugé le dossier « vide ». 

Pour de nombreux observateurs, les deux jeunes hommes seraient  écroués pour d’autres motifs que seuls eux et leurs anciens mentors semblent connaître. Et certainement pas pour une supposée implication prononcée avec le mouvement dit « concert des casseroles » duquel deux individus ont malheureusement été abattus par des hommes encagoulés toujours non identifiés.

Pour rappel, l’un des mis en cause avait attiré l’attention du gouvernement sur la prise de mesures qui précarisent le Gabonais. « Vous savez, les populations n’ont pas cessé, depuis bientôt un an, de lancer des cris d’alerte pour dire au gouvernement que les mesures devraient être arrimées aux réalités que vivent ces populations. Malheureusement, ce gouvernement n’en fait qu’à sa tête », avait déclaré le 19 février Gaël Koumba Ayouné sur sa radio. 

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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