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Gabon : diabète, hypertension, deux pathologies en forte hausse

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Au Gabon, le diabète et l’hypertension artérielle connaissent une hausse alarmante, au point de devenir de véritables problème de santé publique. En l’espace de vingt ans, la prévalence du diabète est passée de 2 % à 10 % de la population, faisant du pays l’un des plus touchés d’Afrique subsaharienne. Un constat préoccupant révélé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous indique le quotidien L’Union du 16 mai 2025. 

Selon l’OMS et plusieurs experts, cette explosion des cas s’explique en grande partie par les profonds changements dans les modes de vie dont une alimentation trop riche en sucres et en graisses, sédentarité croissante, faible activité physique et stress urbain. Ces facteurs de risque, largement répandus au sein de la population, contribuent à la montée en flèche des maladies non transmissibles comme le diabète et l’hypertension.

Des actions de dépistage saluées mais insuffisantes

Pour tenter d’enrayer la progression de ces pathologies, le ministère de la Santé, en partenariat avec la CNAMGS et l’OMS, a initié plusieurs campagnes de dépistage gratuit. En novembre 2024, le Centre hospitalier régional (CHR) de Melen a accueilli l’une de ces initiatives, proposant des tests de glycémie et de tension artérielle au grand public. Par ailleurs, des actions communautaires ont émergé, à l’image de l’association Jeunesse Consciente d’Akébé Poteau (JCAP), qui organise des consultations gratuites et distribue des tensiomètres aux familles. 

Ces efforts, bien qu’encourageants, ne permettent pas encore de couvrir l’ensemble du territoire ni de répondre à l’ampleur du problème. Le pays reste confronté à des obstacles majeurs dans la lutte contre ces maladies chroniques. Le manque de spécialistes, notamment d’endocrinologues et de cardiologues, limite une prise en charge adéquate. De plus, l’accès aux médicaments reste difficile, en particulier pour les populations vivant en dehors des grandes villes. Le coût élevé des traitements pousse bon nombre de patients à abandonner leur suivi médical, avec des conséquences graves sur leur état de santé.

L’urgence d’une meilleure approche 

Autre difficulté, la méconnaissance de ces maladies par une partie de la population, qui ignore les risques ou ne se fait dépister qu’à un stade avancé. Pour freiner cette tendance, plusieurs recommandations s’imposent. Il est urgent de renforcer la prévention à travers l’éducation à une alimentation saine et à l’exercice physique dès le plus jeune âge. L’accès aux soins et aux traitements doit être facilité, notamment via des subventions ou des partenariats avec les pharmacies et centres de santé.

Les campagnes de dépistage doivent être élargies et rendues plus fréquentes, en particulier dans les zones rurales. Enfin, la sensibilisation du grand public doit s’intensifier, en s’appuyant sur les médias, les réseaux sociaux et les leaders communautaires, afin de briser les tabous et encourager les comportements préventifs.

Geneviève Dewuno Edou

Diplômée en journalisme,je suis chargée des rubriques Santé en plus d’être l’une des voix derrière de nombreux reportages de GMTtv. L'écriture, la pose de voix, la présentation du Journal télévisé sont les principales tâches que j’exécute et pour lesquelles je mets mes capacités au quotidien au profit de la rédaction de Gabon Media Time.

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