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Gabon : de la nécessité de réduire le train de vie des agences et autres sociétés d’État

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Si l’optimisation des dépenses publiques recommandée notamment par le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT), a été jugé comme un impératif pour le redressement de la trajectoire des finances publiques, force est de constater que de nombreux pans continuent d’échapper au contrôle et à la rigueur budgétaire. C’est le cas des établissements publics de l’Etat ou services publics personnalisés (SPP), qui malgré de nombreux problèmes de gouvernance, continuent de profiter des largesses de l’exécutif en dépit d’un impact décrié.

Faiblesse des tutelles techniques, financières et donc du contrôle administratif et budgétaire, perception de l’autonomie des services publics personnalisés (SPP) comme une indépendance vis-à-vis de l’Etat central et de ses comptes, absence de reporting sur leur performance financière. A plusieurs égards, les SPP jouissent d’une forme d’impunité qui ne cadre pas avec les objectifs d’optimisation des dépenses publiques recommandée notamment par le Plan d’Accélération de la Transformation (PAT). 

Le train de vie des agences, une épine sous le pied du gouvernement

Loin s’en faut, ces SPP concentrent de nombreux problèmes de gouvernance ainsi qu’une absence de maîtrise de la dépense publique en lien avec les transferts qui leurs sont dédiés. En effet, répartis entre les établissements publics à caractère administratif, les établissements publics à caractère professionnel, les établissements publics à caractère industriel et commercial, les établissements publics à caractère culturel, scientifique, technologique et environnemental, les sociétés d’Etat et les groupements d’intérêt public, ces SPP souffrent d’une véritable carence de résultats. 

Alors même qu’elles ont perçu des subventions de l’ordre de 430,8 milliards de FCFA entre 2020 et 2022 soit 130 milliards de FCFA de plus que le montant qui vient d’être réglé par le Gabon au titre des arriérés de sa dette publique, et que pas moins de 172,5 milliards de FCFA devraient s’ajouter à leurs subventions pour l’exercice en cours, elles peinent de plus en plus à démontrer leur efficacité. Une situation qui devrait interpeller les nouvelles autorités et notamment le ministre de l’Economie et des Participations, en quête de fonds pour financer les deux années annoncées de transition.

 
Entre absence de résultats donc, mais également de probité, ces entités publiques dont certaines à l’image Transurb et bien d’autres n’hésitent pas à s’octroyer des masses salariales dépassant le milliard de FCFA, devront donc fournir la preuve de leur efficacité d’une part, et de leur nécessité. A l’heure où le pays doit relever les défis les plus importants de sa jeune histoire, il est plus que temps de mettre fin à cette gabegie.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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