Gabon : Blaise Louembe en tournée pour chasser le démon de la démission du PDG

À défaut de bénitier, c’est muni de la nouvelle doctrine du « PDG version 5e République » que Blaise Louembe a entamé, ce jeudi 22 mai 2025, une tournée nationale digne d’un exorcisme collectif. Première escale à Lambaréné, où le président du Parti démocrtique gabonais (PDG), entre deux prières militantes, tente de purifier les cellules locales du démon désormais bien enraciné dans la maison : la démission.

Après avoir vu fondre comme neige au soleil plusieurs figures historiques et de jeunes cadres, partis sans crier gare ou parfois en criant très fort sur les réseaux sociaux, Blaise Louembe, paré de sa chasuble de président du parti dit de masse, a décidé de reprendre la main. Objectif : rassurer, ressusciter la foi militante et surtout éloigner la tentation d’une débandade généralisée. Bref, un véritable rituel de réanimation politique.

L’exorcisme commence par Lambaréné

Sur la terre de Georges Rawiri, le « grand prêtre » du PDG va tenter de conjurer les esprits de la trahison politique. Et ce, en appelant à « l’unité, la discipline et la fidélité au parti ». Les militants, quant à eux, le regardent avec la même ferveur que l’on réserve à un marabout arrivé un peu trop tard. Car, il faut se le dire, le mal est profond, enraciné dans les cœurs et alimenté par une incertitude : le PDG peut-il survivre à l’ère post-Bongo ? La réponse ne figure ni dans les psaumes ni dans les slogans.

Pendant ce temps, dans les coulisses, des rumeurs de démission du 1er vice-président Paul Biyoghé Mba ajoutent du piment à la messe militante. Une potentielle défection qui, si elle se confirmait, équivaudrait à voir l’un des évêques du temple jeter sa soutane au feu.

Une tournée sous forme de rite de purification

Prochaine étape : Mouila, où Blaise Louembe devra tenter d’apaiser les fédérations déboussolées, avant d’achever ce marathon politico-religieux à Tchibanga. Là encore, on attend du président du PDG qu’il purifie les lieux et qu’il referme les portes de la tentation. Entre deux incantations à la discipline et à la fidélité, il présentera les nouveaux cadres du parti comme des apôtres du renouveau. Certains militants y voient plutôt les derniers fidèles d’une paroisse en déclin.

Le défi est grand. Face à un électorat en quête de rupture, le PDG joue sa crédibilité. Mais si le parti entend faire de septembre 2025 son moment de résurrection, encore faut-il qu’il survive à la saignée actuelle. Pour l’instant, Blaise Louembe souffle sur les braises, tente de rallumer la flamme, et récite les versets du renouveau avec foi. Reste à savoir s’il parle à des croyants ou à des convertis de fraîche date, déjà sur le chemin de l’apostasie politique.

Une chose est sûre : dans ce grand rite de reconquête, l’encens ne suffira pas. Il faudra des actes, de la cohérence, et un véritable miracle.