Gabon : arrimage et revalorisation des pensions, ce qui a vraiment changé
Dès sa prise de fonction en septembre dernier, le président de la Transition avait fait part de sa volonté de « créer une synergie, avec l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des retraités ». Moins de six mois plus tard, c’est désormais chose faite, avec un arrimage des pensions au nouveau système de rémunération (NSR). Mais qu’est-ce qui a vraiment changé entre l’ancien et le nouveau régime des pensions ? Sur quels critères s’est effectuée cette revalorisation ? Quel est l’impact financier attendu ? Éléments de réponse.
Initié en 2015 avec la mise en place du nouveau système de rémunération (NSR), qui avait pour corollaire l’augmentation de la solde de base qui est le revenu de référence sur lequel est assis le calcul des pensions, l’arrimage de la liquidation des pensions est effectif depuis quelques semaines. Suscitant diverses réactions, cette réforme n’a pourtant pu être menée qu’à l’issue de l’étude actuarielle réalisée en 2021 comme l’a souligné la Caisse des Pensions et des Prestations Familiales des Agents de l’Etat (CPPF).
Une réforme qui s’inscrit dans le droit fil de la mise en œuvre de l’hypothèse d’arrimage progressif
Actuellement mise en œuvre après avoir été promise par le Président de la Transition, qui, dans son discours d’investiture affirmait sa volonté de « créer une synergie, avec l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des retraités », cette réforme, en plus d’être le fruit d’une longue réflexion réunissant l’Etat à travers les ministères du Budget et la Fonction publique et les partenaires sociaux, s’inscrit dans une démarche d’arrimage progressif qui prévoyait d’octroyer à tous les pensionnés concernés par le NSR, un niveau de pension graduel en fonction de leur contribution au nouveau système des pensions découlant du NSR.
Améliorer la rente viagère mensuelle du retraité
Dans les faits, qu’est-ce qui change pour le retraité ? Si l’on se base sur les éléments fournis par la CPPF, « la liquidation selon les indices du Nouveau Système de Rémunération (NSR) vise à améliorer la rente viagère mensuelle du retraité ». Comment y parvenir ? À travers la concession définitive des pensions des retraités, l’augmentation de la valeur du point d’indice de 425 à 500 FCFA. De manière effective, cela représente, 97 500 FCFA pour les personnes ayant travaillé plus de 15 ans et moins de 25 ans et 150 000 FCFA pour les personnes ayant travaillé plus de 25 ans. Une revalorisation des pensions qui permet donc d’une part d’augmenter en valeur le niveau des pensions concédées par l’Etat avant août 2015 et d’autre part d’atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des pensionnés concernés.
Plus de 6000 pensions non éligibles, mais reversées à titre exceptionnel
Avec pas moins de 14 848 pensions actives concernées soit 8 802 pensions principales bénéficiaires de droit à la revalorisation, 6046 pensions de réversion qui n’étaient pas éligibles, selon les dispositions de l’article 54 de la loi 4/96, mais ont bénéficié, à titre exceptionnel, d’un élan social de l’exécutif dont 5 515 pensions de conjoint survivant et 531 pensions temporaires d’orphelin, cette nouvelle mesure s’inscrit donc dans la droite ligne de la mise en place des filets sociaux sous formes d’aides directes, comme indiqué dans le Plan national de développement pour la transition (PNDT).
À noter que cette revalorisation devrait, à terme, coûter à l’Etat, une charge additionnelle annuelle de 2,2 milliards FCFA. Un effort considérable en cette période délicate, où le pays entend miser, dans le même temps, sur un ambitieux plan de développement multisectoriel.
GMT TV