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Gabon-Angola : une crise diplomatique en gestation ?

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Comptant parmi les premiers pays africains à avoir condamné le coup d’Etat du 30 août dernier, les autorités angolaises semblent décidément en opposition ouverte avec les autorités gabonaises. Entre absence de représentants officiels du Gabon, lors de la célébration du 48e anniversaire de l’Indépendance de l’Angola à Libreville le 10 novembre dernier et « actes inamicaux de l’Angola » à Djibloho en Guinée-Équatoriale, à l’occasion du sommet extraordinaire de la CEEAC, les tensions entre les deux pays semblent s’être exacerbées. 

En quête de soutien pour la réintégration du Gabon au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), les autorités gabonaises ne devraient pas pouvoir compter sur le soutien de l’Angola. C’est le sentiment qui se dégage après le rappel le 15 décembre dernier « pour consultations » de l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Gabon en Angola. Une décision loin d’être anodine pour les observateurs de la sphère politique qui voient dans ce geste, un début de crise diplomatique. 

En effet, parmi les pays africains qui ont clairement et manifestement condamné les évènements du 30 août dernier, l’Angola, dont la représentation diplomatique s’est selon plusieurs sources, abstenue d’inviter des représentants officiels du Gabon lors de la célébration du 48e anniversaire de l’Indépendance de leur pays le 10 novembre dernier. Une absence d’élégance diplomatique, qui sous-tendrait selon nos confrères de Gabon Review, le fait que l’ambassadeur de l’Angola au Gabon aurait refusé en sourdine de reconnaître le nouveau leadership gabonais.

« Actes inamicaux » et véhémence diplomatique

Finalement toutes présentes au sommet extraordinaire de la CEEAC, qui a eu lieu à Djibloho en Guinée-Equatoriale le week-end écoulé, autorités gabonaises et angolaises ont plutôt vu leurs tensions s’exacerber du fait « d’actes inamicaux » posés une fois de plus et selon plusieurs sources proches du palais, par le président João Manuel Gonçalves Lourenço. Ce dernier, en plus d’avoir milité pour que le siège de l’institution soit délocalisé de Libreville à Malabo, aurait, avec véhémence, milité pour un maintien des sanctions à l’encontre des autorités de la transition.

 
Relayées par l’ensemble de la presse de la sous-région qui évoque notamment le « torchon qui brûle » entre Libreville et Luanda, ce nouvel épisode en terre équato-guinéenne, vient ponctuer trois mois de gel de relations entre ces deux pays « frères ». Gageons toutefois que les « doyens » de la sous-région que peuvent-être Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville et Teodoro Obiang Nguema, hôte des échanges, trouveront les mots pour décrisper les relations entre ces deux États, piliers de la stabilité économique de cette partie du continent.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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