Gabon : accoucheuse traditionnelle, un métier reconnu par le projet de Code de la santé

Prochainement mis en examen au Parlement, le projet de Code de la santé est un outil qui devrait permettre de formaliser les objectifs de santé publique et mieux structurer ce secteur. Dans ce contexte et pour valoriser le savoir-faire ancestral issu de nos us et coutumes, ce projet de Code dans le sous titre V : de la médecine traditionnelle et des médecines alternatives reconnaît la profession d’accoucheuse traditionnelle. 

Lors de la tenue des assises du Dialogue national inclusif (DNI) en avril dernier, le Conseil national des rites et traditions du Gabon ( CNRTG) prônait pour la reconnaissance officielle de la médecine traditionnelle. Une demande qui a fini par trouver un écho favorable puisque le projet de Code de santé dans son chapitre I dédiée à la médecine consacre la section 1 à la classification des professions de la médecine traditionnelle. « Sont reconnues en République gabonaise comme profession de médecine traditionnelle, l’accoucheuse traditionnelle(…) » indique l’article 440. 

Qu’est ce qu’une accoucheuse traditionnelle ?

Selon l’article 4 du projet de Code de santé, « une accoucheuse traditionnelle est une personne reconnue compétente pour faire accoucher en prodiguant à une femme et à son nouveau-né, avant, pendant et après l’accouchement des soins de santé ». Une bonne nouvelle pour les femmes vivant dans l’hinterland, qui pourront bénéficier du savoir-faire de ces dernières qui font usage d’une médecine non conventionnelle basée sur les méthodes naturelles et biologiques. Permettant de soulager les douleurs et l’inconfort liés à la grossesse. 

Bien que cette profession soit désormais reconnue, les accoucheuses traditionnelles sont confrontées à bon nombre de difficultés, notamment le manque de formation afin d’adapter leur connaissance à celle de la médecine moderne. De plus, bon nombre de ces femmes ne savent ni lire ni écrire et ne disposent pas toujours du matériel nécessaire pour leurs interventions obstétricales. Ce qui représente un grand risque pour la mère et l’enfant, surtout en cas de complications. 

L’Etat appelé à améliorer les conditions des accoucheuses traditionnelles 

Devant la réalité qui accable cette profession, les autorités gabonaises devraient songer à donner aux accoucheuses traditionnelles les moyens d’exercer en toute sécurité, d’une part pour leur propre bien-être et d’autre part pour les mères qu’elles accompagnent.  Notamment mettre à leur disposition des médicaments, et des consommables dans les zones reculées qui dans bien des cas ne disposent pas toujours de structures de santé.