Gabon : 70 didacticiens d’anglais privés de diplôme faute de paiement par l’Etat des reliquats des frais de scolarité
Le Collectif des professeurs d’enseignement normal en didactique d’anglais du 1er degré en service à l’Institut pédagogique national (IPN) a animé une conférence de presse ce vendredi 08 novembre au carrefour Evasion sis au quartier PK9. Ces enseignants ont réclamé le paiement du reliquat des frais de scolarité par l’Etat gabonais à l’University of education, Winneba (UEW) au Ghana afin que leur soit délivré leurs diplômes retenus depuis 2016, date de leur fin de stage.
Décidément la réputation de mauvais payeur de l’Etat gabonais lui colle à la peau. Après la rétention des diplômes de 6 étudiants gabonais au Cameroun, c’est autour d’enseignants de l’IPN de montée au créneau pour une dette de l’Etat qui les empêche de rentrer en possession de leurs diplômes depuis 8 ans. Ce groupe d’enseignants a participé en 2012 à un programme de formation de trois ans initié par l’État gabonais. Suite à un concours, 75 enseignants de la catégorie 1, hiérarchie A2, ont été sélectionnés pour cette formation, visant à renforcer leurs compétences en didactique de l’anglais. La première année a été passée au Ghana Technology University College (GTUC), où ils ont obtenu un Certificate in English Proficiency après un bain linguistique.
132,8 millions d’impayés
Cependant, les complications ont débuté dès août 2013. Une année blanche s’est imposée aux enseignants en raison de l’incapacité de la GTUC à offrir une formation en didactique d’anglais. En 2014, le ministère de l’Éducation nationale a signé un accord avec l’University of Education, Winneba, permettant aux enseignants gabonais de reprendre leur formation. Sur les 279 millions de FCFA requis pour leur scolarité, seulement 146,6 millions de FCFA ont été réglés, laissant un solde de 132,8 millions de FCFA impayés.
Malgré un arrangement avec l’UEW pour passer les examens en 2016, les enseignants n’ont jamais reçu leurs diplômes en raison du non-paiement complet des frais de scolarité. Depuis leur retour au Gabon en 2017, sans compensation pour leurs bagages pourtant prévue par la législation, ils ont été affectés dans des établissements dès 2018, mais sans les qualifications officielles reconnues.
Depuis lors, ces enseignants ont tenté en vain de faire entendre leur cause auprès des autorités gabonaises. Face à ce blocage persistant, le collectif lance un appel aux autorités de la Transition, espérant que le Général Oligui Nguema interviendra pour que justice leur soit enfin rendue.