Gabon : 70 % des femmes confrontées à des violences obstétricales

L’association Oréminiva, présidée par la sage femme Katy Stricia Nkolo, a rendu publics les résultats d’une vaste enquête sur l’impact des violences obstétricales et la promotion de la dignité des femmes, le 5 mai 2025 à Port-Gentil. Il en ressort que près de 70% des femmes en sont les victimes. Une donnée qui révèle de nombreux problèmes dans la pratique de ce métier.

À l’occasion de la journée mondiale de la sage-femme célébrée l 5 mai depuis 1991, les sage-femmes de Port-Gentil, réunies au sein de l’association Oréminiva ont établi un rapport alarmant sur le traitement des patientes. Menées dans les 1er et 3e arrondissements de la ville de Port-Gentil. Cette étude met en lumière l’ampleur des violences obstétricales subies par les femmes lors de leur prise en charge.

Des chiffres alarmants !

L’analyse révèle que 70% des femmes interrogées par les équipes de l’association Oréminiva déclarent avoir vécu au moins un épisode violence obstétricale. Lesquelles violences concernent notamment « des comportements inappropriés des personnels soignants, ou encore des interventions sans consentement éclairé et aussi d’une communication déficitaire », souligne le rapport.

Composée d’acteurs sociaux regroupés dans six équipes disséminés sur le terrain,ces derniers ont permis d’obtenir une vision réelle du ressenti des patientes.Muni d’un questionnaire structuré, ils ont pu recueillir leurs avis selon qu’elles aient accouché au public ou au privé. Un retour préoccupant qui « confirme l’urgence de replacer le consentement et l’information au cœur de la prise en charge des femmes enceintes ». 

Des recommandations pour un accompagnement respectueux 

L’association Oréminiva formule plusieurs actions concrètes à cet effet. Légiférer pour prévenir et sanctionner les violences obstétricales, la mise en place des normes hospitalières soucieuses du respect des droits fondamentaux des patientes,renforcer le rôle des organisations de la société civile et la promotion des bonnes pratiques par l’obtention systématique du consentement éclairé. 

Pour assurer un effet durable, l’association plaide pour l’intégration de cette thématique dans les cursus universitaires et la formation professionnelle. Objectif : construire une maternité « éthique, respectueuse et sécurisée » pour toutes les Gabonaises, quel que soit leur lieu d’accouchement.