Franck Ndjimbi: « Il n’y a ni politique environnementale ni politique forestière au Gabon »
Franck Ndjimbi, conseiller politique de la présidente de l’union nationale (UN), était l’invité de Deutsche Welle (DW), le vendredi 7 juillet dans le cadre de l’émission «l’Arbre à palabres». Passant en revue les enjeux liés à la tenue des élections générales du 26 août 2023, l’expert en gestion durable des forêts a déploré le manque d’une politique environnementale au Gabon.
Le second septennat d’Ali Bongo Ondimba semble avoir été moins pertinent que le précédent. Pour ce qui est de l’investissement réel dans l’environnement, le Chef de l’État ne serait finalement pas parvenu à implémenter une stratégie. C’est en tout cas ce qu’a révélé l’expert en gestion durable des forêts Franck Ndjimbi.
Gabon vert, un échec?
Si des actions sont annoncées depuis 2009 dans divers domaines dont l’environnement, les retombées peinent à être perceptibles pour le commun des gabonais. La gestion et la valorisation des espèces ne répondraient pas à une stratégie bien huilée.
Seules issues, le développement du crédit carbone. Un leurre selon Franck Ndjimbi bien que les autorités publiques en faire leur outil suprême. Et ce, du fait que la préservation de notre forêt devrait être récompensée par des fortes sommes d’argent. Seulement, ces accords ont accouché d’une souris
Des projets opportunistes pour l’environnement
Depuis 2009, le gouvernement gabonais défend un programme nommé « Gabon vert ». Sauf que la plupart des projets naissent le plus souvent dans un contexte de besoins financiers. Et la préservation de l’écosystème planétaire mobilise les bailleurs de fonds internationaux prêts à investir dans ce combat auquel semble s’être engagé notre pays.
Le Gabon dépend ainsi de aides internationales en provenance de la Banque mondiale, l’Union européenne. Pour Franck Ndjimbi, ces éléments susmentionnés ne sont pas de nature à créer une stratégie environnementale. « Il n’y a ni politique environnementale ni politique forestière au Gabon», a-t-il martelé.
Les populations laissées pour compte
Aujourd’hui, les aires protégées qui couvrent 11% du territoire national ont du mal à produire les résultats escomptés. Si d’aucuns s’accordent à dire qu’elles permettent de protéger la biodiversité, d’autres dénoncent plutôt un accaparement des forêts.
De quoi se questionner sur la gouvernance des aires protégées. Passe-t-elle inéluctablement par la marginalisation des populations locales ? Dans la province de l’Ogooué-Ivindo, au moins 9 villages auraient disparu ces dernières années, a souligné Mongabay, un média indien spécialisé en environnement.