France : Un parti politique pour l’interdiction de l’accès des bi-nationaux à certains postes de la Fonction publique
A quelques jours seulement du premier tour des élections législatives anticipées, les différents blocs politiques français précisent leurs propositions. Le Rassemblement national (RN) conduit par Jordan Bardella, qui est parvenu à obtenir le soutien de la « droite dure » du parti Les Républicains, incarnée par le député sortant des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, propose ni plus ni moins, l’interdiction d’accès à certaines fonctions de la Haute administration par des bi-nationaux.
L’objectif visé par le Rassemblement national (RN) est, selon son président, de « protéger le pays contre des tentatives d’ingérence » de puissances étrangères. Une mesure qui devrait se limiter à quelques entités stratégiques, telles que la défense, la sécurité, le nucléaire ou encore le renseignement.
Une mesure déjà proposée en 2022 par Marine le Pen
« Je vous confirme que les postes les plus stratégiques de l’Etat seront réservés aux citoyens français et aux nationaux français », a réitéré le chef de file du parti anti immigration, Jordan Bardella, lors de la conférence de presse de présentation du programme qu’il a animée ce début de semaine. Si le leader politique n’a pas donné de détails sur les secteurs concernés, il a assuré que cette mesure concernera « très peu de personnes ». Selon la chaîne de télévision privée BFMTV, cette proposition est un recyclage du programme de Marine le Pen lors de la présidentielle de 2022. Une proposition qu’elle a d’ailleurs tenté de faire passer dans une proposition de loi constitutionnelle présentée en début d’année 2024.
Il faut dire que le pays des droits de l’Homme compte plus 3,3 millions de bi-nationaux sur une population de plus de 67 millions d’habitants. Selon la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, citée par BFM Business, cette mesure est « totalement inconstitutionnelle », la norme fondamentale ne faisant pas de distingo entre les Français de souche et les bi-nationaux. Cette mesure controversée portée par un parti politique issu d’un héritage raciste et antisémite fait écho à celles portées par les commissaires au Dialogue national inclusif au Gabon. Lesquelles propositions vont encore plus loin puisqu’elles ne se limitent pas à quelques postes dits stratégiques.