Enseignement supérieur : la liste des écoles privées habilitées à accueillir les bacheliers passée de 64 à 19 en catimini
Dans le rapport de signature de convention de partenariat entre l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) et les universités et grandes écoles supérieures privées du Gabon et de l’étranger d’Août 2024 habilitées à accueillir les nouveaux bacheliers pour l’année académique à venir, il ressort une anomalie. Fixé à 64 par le ministre de l’Enseignement supérieur, le Pr. Hervé Ndoume Essingone, le nombre d’établissements accrédités est passé à seulement 19.
Ce changement a été fait sans communication claire ni explication officielle. Alors que de nombreux bacheliers espéraient avoir une diversité d’options dans l’enseignement supérieur privé, cette restriction risque de compliquer leur accès à des établissements de qualité mais également à concrétiser leur projet professionnel.
Une liste constituée sur quels critères?
Si grâce à la création et à la réhabilitation des universités, le public est prêt à absorber plus de 72,68% des bacheliers 2024 soit 16 215 , le privé devrait permettre d’accueillir le reste de cette promotion de nouveaux diplômés. En effet, le Pr. Hervé Ndoume Essingone avait indiqué que le secteur privé jouerait un rôle clé pour combler les insuffisances du public. Face à cette situation, les établissements privés reconnus par l’État étaient supposés offrir une alternative viable aux étudiants qui ne pourront pas être absorbés par les universités publiques qui représentent près de 27,32% de cette cohorte de 22 308 bacheliers soit 6093.
Or sur la liste du Pr. Ruphin Ndjambou, il ne figure au total que 19 établissements privés au Gabon. Parmi ces structures se trouvent entre autre son propre établissement, l’Institut des hautes études économiques et entrepreneuriales (IHEE), EM-Gabon université du Pr. Franck Daniel Idiata, l’Institut privé supérieur théopolis au sein duquel l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2023, le Dr. Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, a été le premier recteur.
Cette diminution drastique du nombre d’écoles partenaires à l’ANBG soulève des inquiétudes quant à la capacité d’accueil de ces structures privées restantes et à la transparence du processus de sélection. Le Directeur général de l’ANBG, Ruphin Ndjambou est donc attendu pour une clarification des critères ayant conduit à cette sélection restreinte et sur les mesures prévues pour garantir que chaque bachelier puisse poursuivre sereinement son parcours académique sur le territoire gabonais.