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Coup d’État au Gabon : pour l’UE, la situation du Gabon est radicalement différente de celle du Niger

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Si la communauté internationale a globalement condamné la prise du pouvoir par les militaires au Gabon, la diplomatie européenne s’est montrée plus conciliante à l’égard des militaires réunis au sein du Comité de transition et de la restauration des institutions (CTRI). C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Josep Borrell, tenus ce jeudi 31 août 2023, en marge d’une rencontre des ministres des Affaires étrangères européens.

Fait inhabituel, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a affirmé ce jeudi comprendre le renversement de l’ordre constitutionnel au Gabon. D’après le diplomate européen, le putsch militaire a permis d’empêcher un putsch institutionnel qui était en cours.

Un coup de force des militaires en réponse à un coup de force institutionnel

Plusieurs chancelleries occidentales ont été outrées par les conditions d’organisation du processus électoral au Gabon. Bien que ces élections qui se sont tenues à huis clos se soient soldées par une prise du pouvoir par les militaires, un tel dénouement, qui n’a pas donné lieu à des violences, serait un moindre mal pour le pays, à en croire le responsable espagnol.

Au Gabon, quelques heures avant le coup d’Etat militaire, il y a eu un coup d’Etat institutionnel car les élections ont été volées, a-t-il affirmé, fustigeant ainsi toute facilité de langage tendant à assimiler le cas gabonais au cas nigérien. En effet, tout en condamnant la prise du pouvoir en dehors des règles légales, Josep Borrell a martelé qu’au Niger, le président était un président démocratiquement élu, avant de conclure Je ne peux pas dire que le Gabon était une vraie démocratie avec une famille qui dirigeait le pays depuis 50 ans.

Une rupture de contact avec les putschistes jugée inenvisageable  

Si les sanctions venues de l’Union africaine semblent avoir donné le ton quant à la volonté d’isoler les militaires gabonais, cette option n’est pas pour l’heure envisagée par l’Union européenne. En effet, contrairement aux putschistes ouest africains qui ont été mis au banc des nations, le diplomate l’a assuré concernant le Gabon, nous voulons agir de manière pacifique, diplomatique, afin de trouver un moyen pour répondre aux aspirations du peuple Gabonais.


Notons qu’en septembre 2017, le parlement européen s’était saisi de la situation du Gabon, à la suite de la crise post-électorale de 2016 qui a endeuillé des familles. En effet, la résolution adoptée par le parlement, s’appuyant sur les conclusions de la mission d’observation des élections de l’union européenne, avait déjà conclu à un processus électoral entaché d’irrégularités de nature à fausser la sincérité des résultats.

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