PIB : le Sénégal désormais pays le plus endetté d’Afrique

Un rapport de la banque britannique Barclays, publié récemment, a fait l’effet d’une bombe en révélant que la dette publique du Sénégal atteint désormais 119 % de son Produit Intérieur Brut (PIB) en 2024. Ce niveau d’endettement place le pays en tête des nations africaines les plus endettées, devant la Zambie et le Cap-Vert. Bien que les autorités sénégalaises affirment qu’une réévaluation complète de la dette publique est en cours, les marchés financiers ont immédiatement réagi en sanctionnant lourdement le Sénégal, ce qui accentue encore la pression sur une économie déjà fragilisée.
Cette alerte intervient quelques mois après un rapport de la Cour des comptes du Sénégal, en février 2025, qui dénonçait l’existence d’une dette dissimulée estimée à plus de 4 250 milliards de Fcfa, contractée entre 2019 et 2024. Cette dette cachée, confirmée par le Fonds Monétaire International (FMI), faisait déjà grimper l’endettement à près de 100 % du PIB avant la nouvelle évaluation de Barclays. Avec un taux actuel de 119 %, le Sénégal dépasse largement le seuil de convergence fixé à 70 % par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Un climat économique défavorable à l’investissement
Ce niveau d’endettement record a des conséquences immédiates sur la capacité du pays à attirer les investissements et à accéder aux financements extérieurs. Plusieurs projets structurants risquent d’être retardés, suspendus ou purement abandonnés, à l’image du projet emblématique « Akon City », stoppé net faute de financements. Les investisseurs internationaux se montrent de plus en plus prudents face à un contexte financier devenu incertain et risqué.
Pour redresser la situation, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye devra engager des réformes profondes en matière de gouvernance et de gestion des finances publiques. Restaurer la confiance des bailleurs de fonds, améliorer la transparence budgétaire et stabiliser la dette seront essentiels pour permettre au Sénégal de retrouver une trajectoire de croissance durable.
GMT TV