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SOGATRA : le « ngori » est « bolet » ?

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La société gabonaise de transport (SOGATRA) peine à fonctionner de manière optimale depuis des années. Entre gestion scabreuse et grèves à répétition, le fonctionnement de cette entreprise de transport public est fortement compromis. Afin de lui redonner une chance de renaître, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a tablé sur un choix de raison à savoir le retour imminent du paiement des prestations aux usagers empruntant les bus de SOGATRA. C’est ce qui ressort d’une note d’information datée du 22 mai 2024 du Directeur Général Florent Babika.  

Véritable outil social, le « Ngori », entendez par là la gratuité du transport en commun incarnée par la SOGATRA aura permis le déplacement en zone urbaine de centaines de milliers de personnes. Pourtant, ladite société présente des signes d’un essoufflement réel avec l’apparition des remous internes liés aux impayés de salaires depuis quelques mois. Une situation qui a fait planer le spectre d’une fermeture de ladite entreprise et pour laquelle le Comité pour la Transition et la Restauration des institutions (CTRI) a décidé de prendre le taureau par les cornes.

Vers la suppression de la mesure de gratuité

Si l’opinion se questionnait sur la nécessité pour le gouvernement de transition de maintenir en vie, une entreprise sous assistance depuis plus de 20 ans qui  est endettée à plus de 65 milliards de FCFA, de cotisations sociales comprises, le gouvernement compte bien donner une nouvelle vie à cette entreprise. En effet, c’est par le biais d’une note d’information parvenue à la rédaction de Gabon Media Time que la direction générale de la SOGATRA a déclaré avoir « reçu mandat de préparer le retour imminent à la facturation des prestations offertes aux usagers des bus, sur l’ensemble de ses dessertes en zones urbaines ».

Ainsi la fin de la gratuité du SOGATRA démontre que cette mesure sociale ne présentait nullement un caractère rentable du point de vue économique ou financier. Bien au contraire, elle semblait faire plus de mal que de bien à notre économie et a été à l’origine de nombreux dérapages financiers qui ont été mis en lumière lors de la présentation le mercredi 13 novembre 2023 au cabinet du ministre des Transports, par le comité d’audit coordonné par Roger Nzue Ondo. Le bilan qui tient sur les années 2020 à 2022, a notamment permis de relever de nombreuses malversations financières, qui s’élèvent à près de 3 milliards de FCFA en plus de recrutements à outrance.

Si pour l’heure, aucune date officielle n’a été annoncée pour sonner la fin de la mesure de gratuité, « un groupe de travail a été mis en place pour mener une réflexion sur l’organisation du système billettique, l’information voyageurs, la coordination des horaires, la maintenance du matériel roulant, voire l’élaboration d’une mercuriale qui obéit à l’évolution des coûts des facteurs de production ». Les conclusions des travaux sont attendues au plus tard ce jeudi 23 mai 2024 à 14 heures. Nous y reviendrons.

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