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SEEG: plus de 44 milliards de masse salariale en 2020 pour seulement 23 milliards d’investissements

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En dépit d’un chiffre d’affaires global en recul de 2% à 230 milliards de FCFA en 2020, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), sous le feu des projecteurs ces dernières heures du fait d’une panne qui a plongé une grande partie du « Grand Libreville » dans une obscurité totale, a vu sa masse salariale très nettement augmenter. Passé de 40,7 à 44,1 milliards de FCFA entre 2019 et 2020, celle-ci a ainsi constitué le double des dépenses d’investissements qui se sont chiffrées à moins de 24 milliards de FCFA.

Porté en 2020 par le segment « Électricité » qui a maintenu ses standards avec un chiffre d’affaires de 177,4 milliards de FCFA contre à peine 23,9 milliards de FCFA pour le segment « Eau », le chiffre d’affaires global de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) s’est maintenu à un niveau quasi équivalent à celui des années précédentes. Bien qu’en baisse de 2% à 230 milliards de FCFA, celui-ci a permis une évolution considérable de la masse salariale sur la période sous-revue.

En effet, en lien avec le renforcement des effectifs par la Société du Patrimoine (+54,5%) en 2020, la masse salariale de la SEEG s’est nettement appréciée à 44,1 milliards de FCFA contre 40,7 milliards de FCFA en 2019 et 35,9 milliards de FCFA en 2018. Une évolution constante et croissante qui interroge, au regard de la qualité du service fourni par l’unique opérateur énergétique du pays, qui peine à fournir des prestations suffisamment convaincantes comme en témoignent les récents évènements.

Constituant le double des dépenses d’investissements qui se chiffrent quant à elles à 23,6 milliards de FCFA en 2020 (en baisse de 51,9%), ces dépenses liées aux rémunérations des 2275 agents recensés, interrogent ainsi sur les réelles ambitions d’une société dont le rôle reste pourtant prépondérant dans le développement socio-économique du pays. Rôle qu’elle peine donc visiblement à assumer, en dépit d’un chiffre d’affaires colossal. 

Résumant aussi bien la bonne tenue des activités de ce secteur énergétique qui a enregistré en 2020 une hausse des abonnements de l’ordre de 6% à 428828, que l’incapacité de la SEEG à fournir un service optimal aux populations, cette hausse du niveau de masse salariale qui suit la réquisition de la société par l’Etat, souligne également la faible propension de l’économie gabonaise à innover. Une absence d’innovation qui freine aujourd’hui l’élan de diversification que tente d’impulser le gouvernement.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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