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REAGIR : Persis Lionel Essono Ondo claque la porte et dénonce « la dérive autoritaire » au sein du parti

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C’est un coup de tonnerre dans l’univers politique gabonais post-présidentielle. Vice-président et membre fondateur du parti RÉAGIR, Persis Lionel Essono Ondo a annoncé, ce lundi 15 avril 2025, sa démission « irrévocable » de la formation politique. Dans une lettre incendiaire adressée au Bureau exécutif, aux militants et sympathisants du parti, l’ancien président par intérim dresse un réquisitoire sans concession contre ce qu’il qualifie de « violations délibérées des statuts » et de « dérive autoritaire ».

Alors que le Parti REAGIR se revendiquait comme l’un des piliers du soutien à la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema, cette démission intervient dans un contexte interne tendu, à l’issue d’un deuxième congrès ordinaire jugé « illégal et antidémocratique » par l’ancien cadre. « Le Congrès aurait dû être un moment de consolidation démocratique. Il n’aura été qu’un simulacre, entaché d’irrégularités graves », écrit-il d’entrée de jeu, dénonçant notamment une « composition irrégulière du collège électoral » et « une révision des statuts non conforme aux procédures internes ».

« Le président du parti n’a pas été élu, mais désigné » : un processus statutaire bafouéDans un développement détaillé, Persis Lionel Essono Ondo accuse la direction du parti d’avoir instrumentalisé les règles pour permettre au président sortant de se maintenir à la tête du parti, en dépit de son incompatibilité avec sa fonction de Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale de transition. « La suppression de la limitation des mandats est une manœuvre digne des régimes que nous avons combattu », fustige-t-il, soulignant l’absence de vote démocratique lors du renouvellement du Bureau exécutif.

Plus encore, il dénonce une tentative de musellement de ses initiatives et révèle être poursuivi devant le tribunal de Libreville pour « faux et usage de faux », dans une procédure qu’il considère comme « illégale et abusive ». À l’origine, un cachet portant la mention « Président Intérimaire » qu’il aurait utilisé en vertu d’une décision écrite du président statutaire lui confiant l’intérim.« Je ne serai pas le paillasson d’un groupuscule ». Dans un ton grave et personnel, il affirme quitter le parti pour rester en cohérence avec ses valeurs et protéger sa famille, ses enfants et son nom.

« Je refuse d’être le paillasson d’un groupuscule d’individus dont le seul but est d’utiliser REAGIR pour se hisser au sommet de l’État », tranche-t-il, appelant à une alternative politique crédible, fondée sur l’éthique, la transparence et l’intérêt général.Essono Ondo termine sa lettre en réitérant son soutien au président élu Brice Clotaire Oligui Nguema : « Mon engagement pour les valeurs démocratiques demeure intact. Je continuerai à œuvrer aux côtés du Président de la République. » Un départ qui fragilise la cohésion interne de REAGIR et ouvre une nouvelle séquence politique dans l’après-élection, où les clivages idéologiques refont surface malgré l’euphorie de la victoire.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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