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Rachat d’Assala : les précisions du DGH sur l’opération

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Sur toutes les lèvres depuis son annonce fin novembre, la question du rachat d’Assala vient d’être évoquée par le Directeur général des hydrocarbures (DGH). Présent face à la presse ce mercredi 7 février, Ernest Ndong Nguema a tenté de balayer d’un revers de la main les affirmations des analystes de S&P Global, qui affirmaient la semaine dernière, citant plusieurs sources, ces derniers soulignaient que « le principal problème était le financement (…) que personne de crédible ne financerait cette opération ». 

« Signal to investors: Gabon junta goes for broke with $1.3 bil Assala oil pre-emption ». Comprenez, « Signal aux investisseurs” : la junte gabonaise fait faillite avec une préemption sur le pétrole d’Assala pour 1,3 milliard de dollars ». Dans son article daté du 29 janvier dernier, la société américaine S&P Global attirait l’attention des investisseurs sur les difficultés pour l’Etat gabonais de finaliser l’opération de rachat des actifs d’Assala, filiale du groupe américain Carlyle. Une opération fixée à 1,3 milliard de dollars, soit l’équivalent de près de 7% du PIB du pays. 

Suite à cette annonce, le gouvernement par l’intermédiaire du directeur général des hydrocarbures, Ernest Ndong Nguema, a tenu à réagir. Évoquant le fait que « le processus de préemption tel que défini dans le Code des hydrocarbures prévoit qu’en cas de transfert ou de cession de droit, l’Etat dispose de 60 jours pour faire préemption (…) que dans le cas où il ne l’exerce pas, l’opérateur national GOC dispose à son tour de 45 jours pour faire préemption » , ce dernier a donc tenté de ramener un peu d’accalmie dans l’opinion, tout en éludant la question du rachat en elle même. Car c’est bien de celà qu’il s’agit. 

Comment l’Etat compte-t-il financer cette opération?

En effet, si la question de la préemption a été revisitée par le DGH qui a finalement indiqué qu’elle ne se posait pas étant donné que le mécanisme actuel permet donc à la GOC de suppléer l’Etat dans ce cas de figure, celle du financement reste entière. Comment l’Etat compte-t-il financer cette opération sans avoir recours aux entreprises de négoce tels Trafigura et Vitol, quand on sait qu’avoir recours à celle-ci coûtera beaucoup plus cher? Comment la GOC qui survit quasi exclusivement grâce aux dividendes qui lui sont reversés par les opérateurs pétroliers, pourra t-elle assumer une telle charge? Mieux encore, si rachat il y a, quid des investissements devant être réalisés sur ces actifs, quand on sait que ceux-ci se chiffrent en dizaine de millions de dollars, et que l’Etat lui-même dans ses hypothèses budgétaires pour la loi de finances 2024 n’a prévu qu’une très légère hausse de la production? Autant de questions laissées sans réponse par le DGH qui s’est uniquement appesanti sur la préemption qui n’est en réalité qu’une question secondaire.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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