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Rachat d’Assala : le spectre du sous-investissement et de la mauvaise gouvernance ?

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Sur toutes les lèvres depuis son annonce et bien plus encore dans le contexte actuel de hausse de la production pétrolière, le rachat d’Assala Energy par la GOC par le truchement de l’Etat gabonais au groupe Carlyle, mettant par ailleurs fin à l’accord initial avec Maurel & Prom (M&P) établi en août 2023, continue d’interroger à plus d’un titre. Si cette opération est largement influencée par le changement de régime politique à la tête du pays, elle ne doit cependant pas faire oublier, le fait que l’Etat gabonais mise très peu en matière d’investissements. Or toute survie dans ce secteur ultra compétitif en dépend. 

Les nouveaux dirigeants voulant reprendre la main sur la puissante industrie pétrolière en misant sur des compétences locales, ont décidé quelques mois à peine après leur arrivée à la tête du pays, d’exercer le droit de préemption de l’Etat gabonais mettant au passage un terme définitif à l’accord initial conclu entre le Fonds Carlyle et Maurel & Prom (M&P). S’en est suivie quelques mois après, une annonce faisant état d’un accord financier de principe entre les nouvelles parties prenantes, en attendant la liquidation totale de l’opération qui devrait intervenir dans les toutes prochaines semaines au regard des appels de pied de Vitol, Gunvor, Trafigura notamment. 

Cependant, outre la capacité de l’Etat gabonais, habitué aux dérives en tous genres notamment financières comme le démontre l’explosion des subventions accordées aux établissements publics qui dépassent désormais les 165 milliards de FCFA pour des résultats mitigés, c’est sa capacité, voire volonté d’investir après ce rachat qui interroge encore plus. Une question d’autant plus pertinente que la seule et unique raffinerie du pays, se meurt faute d’investissements pour moderniser l’outil productif.

Le risque de sous-investissement

Dans un pays où le pétrole joue un rôle crucial pour l’économie et le développement, contribuant à hauteur de 80 % aux exportations, à près de 60 % aux recettes fiscales et à au moins 45 % au Produit intérieur brut (PIB), ce risque de sous-investissement couplé à celui de mal gouvernance, n’est nullement à prendre à la légère. Même si le nouveau gouvernement s’efforce d’obtenir une implication plus directe de l’État dans ce secteur, souhaitant le renforcer de compétence locale, il serait de bon aloi que ces risques soient minimisés pour atténuer à l’avance toute pression financière.

Considérant par ailleurs, que le risque de sous-investissement dans le secteur pétrolier gabonais peut provenir de divers facteurs dont l’incertitude pour les investisseurs, les fluctuations des prix mondiaux du pétrole, des infrastructures inadéquates, les préoccupations environnementales, ou concernant la viabilité et la rentabilité à long terme des projets, les nouvelles autorités devront inéluctablement combiner une gouvernance efficace, des cadres réglementaires clairs, le développement des infrastructures et un engagement proactif avec les investisseurs pour garantir la stabilité et la rentabilité du secteur. Étant entendu que l’Etat dispose désormais de la deuxième force de production.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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