Présidentielle 2025 : Joël Mapangou dénonce un retour flagrant du PDG dans l’ombre d’Oligui Nguema

En une formule aussi cinglante qu’éloquente, Joël Mapangou, homme politique et soutien du candidat Alain-Claude Bilie-By-Nze, a résumé l’inconfort démocratique que ressent une frange croissante de l’opinion publique : « En 2023, le Peuple Gabonais a dit : CHASSONS le PDG… En 2025, le CTRI lui a répondu : LAISSONS le PDG ». Ce propos, devenu viral, met en lumière une réalité politique difficile à éluder : la réapparition massive de figures emblématiques de l’ancien régime dans l’entourage du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Si l’éviction d’Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023 avait suscité un espoir de rupture avec un demi-siècle de gouvernance clanique et patrimoniale, force est de constater que l’ancien système n’a pas été totalement démantelé. Bien au contraire. Autour du président-candidat Oligui Nguema gravitent désormais une pléthore de personnalités issues du PDG, dont certaines ont occupé des fonctions de tout premier plan sous les différents gouvernements Bongo : Pacôme Moubelet, Faustin Boukoubi, Angélique Ngoma, Irène Lissenguet ou encore Blaise Louembé. Tous sont aujourd’hui partie intégrante de la coordination de campagne de celui qui se présente comme le visage de la refondation.
Une transition au goût d’inachevé ?
En appelant à une « victoire cash » d’Oligui Nguema, ces anciens dignitaires veulent désormais incarner une continuité sous les habits du renouveau. Mais pour Joël Mapangou et d’autres observateurs, cette recomposition brouille le message de la transition. « On ne peut pas prétendre tourner la page du Bongoïsme tout en conservant la plume qui l’a écrite », résume un militant de la société civile. Pour lui, l’absence de rupture réelle menace la crédibilité du processus électoral et, au-delà, l’adhésion populaire au projet de « restauration des institutions ».
La dénonciation de Joël Mapangou révèle ainsi une tension fondamentale : celle entre une promesse de renouveau et une pratique politique fondée sur les compromis les plus classiques. Le risque ? Que la transition, loin de consacrer un changement de paradigme, ne soit perçue que comme un recyclage sophistiqué du passé.
GMT TV