Présidentielle 2025 : Axel Stophène Ibinga Ibinga veut «dissoudre la politique» pour réinventer le Gabon

Alors que la campagne présidentielle entre dans sa dernière ligne droite, Axel Stophène Ibinga Ibinga, candidat indépendant à l’élection du 12 avril 2025, poursuit sa tournée dans le Grand Libreville. Ce dimanche 6 avril, c’est dans la zone dite État-Major, dans le 1er arrondissement de la capitale, que l’homme d’affaires reconverti en homme politique a décliné sa vision. Un projet radical : remplacer les partis politiques par des entreprises, pour un Gabon où « le travail remplace les discours ».
Candidat pour la deuxième fois à la magistrature suprême, Axel Stophène Ibinga Ibinga se veut la figure d’un renouveau. Fort de 17 années dans l’entrepreneuriat, il propose une refondation totale de l’État gabonais par l’économie productive, s’attaquant frontalement à l’univers politique classique. « Depuis 35 ans, la politique est un poison pour ce pays. J’en suis l’antidote », a-t-il martelé face à une centaine de sympathisants rassemblés aux abords du Palais de justice.
S’inscrivant dans une logique de rupture totale, le candidat indépendant entend mobiliser 25 milliards de FCFA par an pour soutenir la création d’entreprises, de coopératives et d’activités génératrices de revenus, en lieu et place du financement public des partis politiques. « La République au travail, c’est une République qui soutient ses citoyens à créer, produire et vivre dignement », a-t-il souligné dans un discours offensif.
Un projet de société basé sur l’emploi et l’autonomisation
Axel Ibinga Ibinga place la lutte contre le chômage – qui touche près de 40% de la population active selon les derniers chiffres – au cœur de son programme. Pour lui, l’État doit devenir un incubateur d’initiatives, et non un distributeur d’aides clientélistes. Son objectif : transformer chaque Gabonais en acteur de la croissance à travers la création d’un tissu entrepreneurial dense et soutenu.
Son approche se veut pragmatique et orientée vers les résultats. « Nous n’avons pas besoin de promesses politiques, mais d’emplois et d’initiatives concrètes », insiste-t-il, soulignant que la réussite économique du pays dépend de sa capacité à rompre avec les logiques partisanes. Il propose ainsi une administration dépolitisée, où le mérite et la performance supplanteraient l’allégeance politique.
Entre utopie économique et discours populiste
Si le discours d’Axel Stophène Ibinga Ibinga séduit par son audace, certains analystes y voient un pari risqué. Supprimer les partis politiques dans une démocratie encore jeune comme celle du Gabon pourrait ouvrir la voie à des dérives autoritaires. D’autres, en revanche, saluent la franchise du candidat et son ancrage dans les préoccupations sociales réelles, notamment en matière de chômage, d’entrepreneuriat et de justice économique.
Dans un paysage politique dominé par des figures traditionnelles, Axel Ibinga Ibinga tente de tirer son épingle du jeu en se positionnant comme le candidat de la transformation structurelle. Reste à savoir si ce discours suffira à convaincre un électorat en quête de stabilité, mais aussi d’espoir économique tangible. Réponse dans les urnes, le 12 avril.
GMT TV