Port-Gentil : malgré près de 74 milliards investis, l’aéroport Ali Bongo quasiment à l’abandon
Si une source de l’Asecna affirmait en 2022 que « rien ne s’oppose à ce que les gros porteurs ou des vols internationaux se posent à Port-Gentil », l’opinion s’étonne qu’à ce jour l’aéroport international de Port-gentil baptisé du nom président déchu Ali Bongo Ondimba et dont le coût des travaux s’élève à 73,7 milliards de FCFA, ait le statut d’infrastructure public oublié. Utilisé uniquement lors de la venue d’autorités dans la province de l’Ogooué-Maritime, cet édifice est aujourd’hui loin de ces ambitions d’antan.
Entre réfection, modernisation des équipements et l’allongement de la piste afin d’accueillir des vols long-courriers, la construction de l’aéroport international Ali Bongo Ondimba dans la capitale économique du pays avait été saluée par les portgentillais et plus globalement par la population gabonaise. Seulement voilà, près de 8 ans après sa livraison, force est de constater que cette infrastructure reste sous-exploitée. De quoi se questionner sur l’ambition cachée derrière cet investissement onéreux.
Un ouvrage coûteux qui ne profite à personne
En effet, comment comprendre que la capitale économique du pays dispose d’un aéroport international certifié, mais qui ne bénéficie d’aucune attention des plus hautes autorités ? Et ce, alors même que cette infrastructure qui est le résultat d’un choix politique fort d’aménagement du territoire et qui a engagé des dépenses à hauteur de 74 milliards de FCFA, n’assure pas les fonctions qui lui sont attribuées. Comment comprendre que la présence de cet édifice n’ait pas permis de booster le transport aérien et ainsi faciliter les déplacements vers l’une des principales capitales provinciales du pays?
Autant de questions qui turlupinent l’opinion publique, qui avait pourtant vu d’un bon œil la réhabilitation et la modernisation de cet édifice qui suivait une logique d’interconnexion provinciale. A l’heure où des investissements du même type sont en perspective notamment dans les villes d’Oyem et Makokou notamment, il serait judicieux que les nouvelles autorités se penchent sur la question afin d’éviter d’engager l’Etat dans des projets au final peu structurants, comme c’est le cas pour le football notamment avec des stades construits à coups de milliards et aujourd’hui à l’abandon.
Si le Président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema dans son allocution du 31 décembre 2023, a clairement exprimé son désir de rebâtir le pays et cela à travers « la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale », il faudrait que ses collaborateurs et notamment le ministre des Transports, puissent s’assurer d’optimiser ces investissements dont le principal objectif est de faciliter le transport entre capitales provinciales et territoriales ou entre continent comme c’était prévu pour l’aéroport de Port-Gentil, tout en dopant des secteurs connexes telles que le tourisme.
GMT TV