A La UneDerniers articlesSOCIETE

NOIP : emploi illégal d’étrangers et violation du Code du travail, le torchon brûle !

Ecouter l'article

À l’heure de la transition et de la restauration du pays, il appert que certaines habitudes viles poursuivent tout bonnement leur chemin au point de causer l’ire de certains agents. C’est le cas à New Owendo International Port (NOIP) où malgré les relances auprès des autorités, l’immobilisme s’érige en norme, et ce, alors même que ces pères et mères de familles exigent le respect du Code du travail en l’occurrence pour l’illégale situation d’un ressortissant camerounais et le taux normal sur la base de 45 heures la semaine.

Comment expliquer que 6 ans après être montés au créneau pour revendiquer, à juste titre, l’amélioration de leurs conditions de travail et l’application stricte de la loi encadrant leur domaine d’activités, les agents de New Owendo International Port n’obtiennent toujours pas de résultats. Saisis de l’affaire, les différents ministres en charge du travail se sont tour à tour montrés impuissants en dépit d’une médiation entamée qui s’éternise sans qu’une issue pointe à l’horizon. À cela se greffe, la pratique moyenâgeuse du cumul de postes sans fondement juridique.

Un super agent à l’origine de la grogne

Dans un contexte politique où le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema s’attèle à promouvoir la gabonisation des postes en s’appuyant sur les textes, il est quelques réfractaires qui semblent n’en avoir cure. Sinon qu’est-ce qui justifierait que dépourvu d’une autorisation d’emploi depuis le mois de juillet 2023, un ressortissant camerounais, par ailleurs responsable du pan logistique, soit maintenu au détriment des Gabonais qui justifient des membres qualités. Si tant est qu’une préférence ait eu le dessus sur l’orthodoxie dans le recrutement des ressources humaines, il aurait été souhaitable que l’individu soit en règle. 

Ce qui ne serait toujours pas le cas. D’ailleurs, dans un courrier daté du 24 janvier 2024 et adressé à sa tutelle, le Syndicat d’entreprise Syltra Gsez Ports a, par le biais de son secrétaire général Thierry Ndinga, dénoncé « une violation des dispositions légales ». Soutient-il, « votre collaborateur de la logistique est en situation irrégulière depuis le mois de juillet 2023 car son autorisation n’a pas été renouvelée ». Sapristi ! Aussi, sollicitait-il l’annulation pure et simple de l’ensemble des décisions prises par ce dernier et ce, au nom du principe de la caducité qui éteint automatique les effets d’une personne dépourvue de contrat.

De la nécessité de revoir la base de calcul de paiement

S’il est un élément crucial dans le déclenchement d’une grève, c’est les émoluments. Autrement dit, le salaire. D’ailleurs, les praticiens du droit de travail s’accordent à dire qu’une fois les intérêts salariaux sont impactés, la grève est légitime. Alors il ne serait pas hasardeux de voir les agents de New Owendo International Port sur le pied de guerre après ce qui se présente comme une atteinte à leurs revenus. Puisque comme indiqué dans la relance de la médiation sur l’interprétation du décret 726/PR/MTEFP du 29 juin 1998, la rémunération des travaux assujettis à ce cadre légal est fixée à plus de 40 heures.

Par ailleurs, la convention régissant leur secteur d’activités qui acte la dérogation du régime général par sa spécificité, prescrit en son article 39 alinéa 5 que « les travailleurs de l’entreprise soumis à une durée de présence de 45 heures équivalente à une durée de 40 heures hebdomadaire conformément à l’article 24 de l’arrêté 254 du 8.02.54 sont rémunérés au taux normal sur la base de 45 heures hebdomadaires et non de 40 heures ». Une disposition qui ne souffre d’aucune contestation mais reste encore dans les tiroirs. En phase avec son image de pilier de l’économie nationale, ladite entreprise gagnerait à se conformer à la loi pour le bien-être de ses travailleurs. Ne dit-on pas qu’un employé satisfait bonifie l’entreprise?

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page