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Le thon hors de prix pour les consommateurs, bien que pêché aux larges des côtes gabonaises

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Met très apprécié des populations à travers le monde, notamment au Japon où il est consommé en très grande quantité, le thon bien sûr pêché dans les eaux gabonaises en quantité industrielle, reste un produit or de portée pour le consommateur local moyen. Vendu entre 1000 et plus de 3000 FCFA la boîte de 100 à 300 grammes, ce produit stigmatise à lui tout seul l’absence de stratégies de développement d’une filière pêche loin d’être profitable à notre économie. 

155,4 millions de yens. 1,38 million d’euros. Plus de 900 millions de FCFA. C’est le montant dépensé il y a quelques années par Kiyoshi Kimura, le propriétaire d’une célèbre chaîne de restaurants de sushis au Japon, pour s’offrir un thon rouge de 222 kilos. En gros, ce sont plus de 4 millions de FCFA qui ont été dépensés par l’homme d’affaires pour s’offrir ce thon rouge, dans un pays qui en consomme ¾ de la production mondiale. Une preuve de plus que ce marché du thon reste une excellente chaîne de valeur.

Néanmoins, en dépit du développement tous azimuts de ce marché ponctué par une pêche intensive, le Gabon qui reste pourtant l’un des ports thoniers les plus importants du continent, n’en profite quasiment pas comme en témoigne l’absence d’une véritable filière thonière créatrice d’emplois et génératrice de valeur. Faute d’ambition ou de stratégies, l’exécutif gabonais qui entend pourtant « sortir du tout pétrole », peine jusque-là à assurer le développement de cette filière.

Si la récente signature d’un nouvel accord de pêche « durable » d’un montant de 17 milliards de FCFA entre le Gabon et l’Union Européenne (UE), axé entre autres sur le renforcement de la gouvernance des pêches, de la protection de l’environnement marin et le soutien à la création d’emplois, peut laisser planer un parfum d’avenir, il est difficile toutefois d’imaginer à moyen terme, cette filière se développer. Et pourtant, entre produit brut, zones dédiées à la pêche et zone économique, les atouts sont là.

Vendu entre 1000 FCFA soit le prix d’un kilo de poulet et plus de 3000 FCFA, quasiment le prix d’un kilo de viande fraîche, la boîte de thon transformé semble donc hors de portée pour la grande majorité des Gabonais qui voient pourtant les navires de pêche de l’UE ponctionner cette ressource chaque année. Une situation loin d’être en accord avec les ambitions de « transformation » et « d’inclusion financière», prônées par l’exécutif.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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