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Journée nationale de la Libération : le CTRI rendra-t-il hommage aux acteurs du coup d’Etat du 17 février 1964 ?

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17 février 1964. Cette date est sans aucun doute pas très connue par le commun des Gabonais du moins par les nouvelles générations. Mais pour le citoyen s’intéressant à l’histoire du Gabon, elle correspond au premier coup d’État mené par des lieutenants de la toute jeune armée gabonaise et des gendarmes contre le président Léon Mba, accusé alors de développer un « régime policier ». Un événement majeur de l’histoire du Gabon qui depuis des décennies a été effacé des annales et du système scolaire mais qui, dans le tournant historique pris au lendemain du coup de Libération du 30 août 2023 devrait être restauré. 

Qu’est-ce qui s’est passé le 17 février 1964 ? C’est la question essentielle qui pourrait revenir dans une épreuve d’histoire au Baccalauréat. En effet, dans un contexte particulièrement tendu notamment moins d’une semaine avant des législatives aux règles contestées et quelques semaines après la dissolution de l’Assemblée nationale, 150 militaires gabonais, dirigés par les lieutenants Jacques Mombo et Valère Essone, arrêtent, sans tirer un coup de feu, le président Léon Mba, le président de l’Assemblée nationale, Louis Bigmann, et plusieurs ministres.

Le coup d’État de 1964, effacé volontairement de l’histoire du Gabon 

Pour justifier leur prise de pouvoir, dans un message sur Radio Libreville, le porte-parole des militaires le Lieutenant Daniel Mbene Adzo officier de Gendarmerie nationale, affirme devoir dissoudre le gouvernement et arrêter le président pour « rétablir les libertés publiques » et « éviter qu’éclatent dans un avenir plus ou moins lointain des manifestations incontrôlables ». La suite de cette histoire sera marquée par une intervention meurtrière de la France du président Charles de Gaulle qui avait été informé par un certain chef de cabinet du président du nom d’Albert-Bernard Bongo. Deux compagnies de parachutistes français dont la Compagnie autonome de parachutistes d’infanterie de Marine (CAPIMa), aérotransportée sur Libreville, prend d’assaut, le 19 février, le camp de la Baraka, où s’étaient retranchés les soldats gabonais. 


Bilan de cet assaut, fruit des liaisons françafricaines, 19 tués, 15 blessés et 91 prisonniers. Une intervention française qui aura été décisive pour la libération du Président Léon Mba et son retour au pouvoir. Ainsi, au-delà de l’importance de ce fait historique, cet événement comprend quelques similitudes avec ceux du 30 août 2023. Comme en 2023, ses auteurs affirmaient déjà intervenir dans l’optique de mettre fin à un régime totalitaire. Une similitude qui pour de nombreux observateurs devraient interpeller le Comité pour la transition et la restauration des institutions de restaurer dans leur dignité ces militaires qui auront par leur sacrifice contribué à la libération du Gabon.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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