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Jérémie Ayong : «Raffiner au Gabon, c’est un acte de souveraineté nationale»

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Alors que les tensions géopolitiques continuent d’agiter le marché mondial du pétrole, au Gabon, c’est une autre bataille qui se dessine : celle de la souveraineté énergétique. Pour Jérémie Ayong Nkodjie Obame, expert gabonais du secteur pétrolier, l’enjeu est clair : « Raffiner au Gabon, c’est affirmer sa souveraineté ! ».

Un marché mondial instable, une dépendance coûteuse. Dans sa chronique hebdomadaire, l’ancien cadre de la SOGARA et fondateur d’un cabinet d’expertise dédié au secteur pétrolier et gazier, dresse un tableau peu rassurant du contexte international. Avec un baril de Brent autour de 62 dollars et un WTI à 59 dollars, les marchés restent volatils, plombés par les incertitudes économiques et les tensions entre Washington et Téhéran.

Mais pour Jérémie Ayong Nkodjie Obame, l’enjeu pour le Gabon ne se situe pas dans l’amont pétrolier, mais bien dans l’aval, longtemps négligé. « Les débats dans les milieux pétroliers ont davantage porté ces derniers jours sur la question de la transformation locale. Et c’est tant mieux », confie-t-il.

Vers une autonomie en carburant d’ici 2030 ?

La Société gabonaise de raffinage (Sogara) vient en effet de présenter au ministre du Pétrole un ambitieux plan de modernisation et d’extension, avec en ligne de mire une capacité de raffinage portée à 2,772 millions de tonnes par an, contre 900 000 aujourd’hui. Objectif : autosuffisance énergétique d’ici 2030, et réduction drastique des importations, qui se sont élevées à près de 655 milliards de FCFA en 2023.

« Raffiner localement, c’est maîtriser les prix, sécuriser les approvisionnements, créer de l’emploi et réduire notre dépendance extérieure. C’est un acte économique, mais aussi politique », insiste Jérémie Ayong Nkodjie Obame.

40 milliards FCFA pour une ambition nationale

Le projet, estimé à 40 milliards de FCFA, comprend la modernisation de l’unité de Port-Gentil et la construction d’une nouvelle raffinerie sur un site de 130 hectares. Un chantier d’envergure qui s’inscrit pleinement dans la stratégie de reprise du contrôle de la chaîne de valeur pétrolière engagée par l’État.

Pour Jérémie Ayong Nkodjie Obame, ce tournant est historique : « Il est temps que le Gabon transforme ses ressources chez lui. Raffiner, c’est plus qu’un outil économique, c’est une posture souveraine. ». Dans un contexte où la transition énergétique mondiale redessine les équilibres, le Gabon semble vouloir reprendre l’initiative. Et pour cet expert du secteur, la souveraineté énergétique commence à Port-Gentil.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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Un commentaire

  1. Vous donnez la parole a un expert du secteur soit, mais un voleur avant tout. On connait la logique il essaye de se faire voir pour un poste lui mm. quelqu’un qui a vole l argent des gabonais n a plus le droit de parler de nos affaires qu il garde ses conseils pour lui mm

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