Gildas Ndzengue : « Que cache la CDC du Gabon en refusant la transparence sur la gestion des fonds des déposants ? »

Les Caisses des dépôts et consignations du Gabon et du Cameroun sont mises sous pression par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et la Commission Bancaire d’Afrique centrale (COBAC) qui, au terme de plusieurs séances de travail, ont décidé de la supervision totale par la COBAC des activités des Caisses des dépôts et consignations de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC). Une décision qui vise à faire de la transparence dans la gestion des fonds des épargnants.
« La COBAC a relevé un certain nombre de risques liés à la gestion des fonds dévolus aux Caisses des dépôts et consignations », a indiqué Gildas Ndzengue Mbomba, président de l’Association gabonaise des usagers de banques (AGUB), dont un représentant a physiquement pris par à la troisième réunion du groupe de travail mis en place par la Banque centrale. Ces irrégularités concerneraient notamment les délais de traitement jugés incohérents et opaques. « Elle a également constaté une contradiction entre les délais de traitement de ces fonds dans les CDC », précise le représentant des consommateurs. Des constats alarmants qui pourraient remettre en question la rigueur dans la gestion des ressources financières confiées aux CDC.
Une supervision pour plus de transparence
Face aux réticences affichées par les CDC du Gabon et du Cameroun, et devant les accusations d’atteinte à la souveraineté des États, l’AGUB a rappelé le sens de la démarche entreprise par la COBAC. « La volonté de la COBAC est d’harmoniser les textes communautaires pour une meilleure gestion et pour sécuriser les fonds des déposants afin d’éviter les contentieux entre les établissements de crédits assujettis à la COBAC et les CDC de la CEMAC », soutient Gildas Ndzengue Mbomba qui s’interroge en outre sur les réticences des Caisses des dépôts et Consignations de la CEMAC quant au contrôle sur la gestion des fonds des usagers. « Que cache la CDC du Gabon en refusant la transparence sur leur gestion des fonds des déposants ? » s’interroge-t-il.
Selon Gildas Ndzengue Mbomba, cette réforme, en plus de renforcer la stabilité financière de la zone CEMAC, permettrait de mieux encadrer la gestion des fonds en déshérence. Rappelons que devant ce bras de fer persistant, la Banque des États de l’Afrique Centrale a saisi le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale, qui décidera souverainement du sort qui sera réservé aux Caisses des dépôts et consignations du Gabon et du Cameroun qui, rappelons le, ont proposé que seuls les activités liées à la gestion des comptes inactifs soient supervisées par la COBAC.
GMT TV