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Gabon: un nouveau dispositif pour renforcer la transparence financière de l’État gabonais

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Ce jeudi 17 septembre 2024 au terme du conseil des ministres, le gouvernement a adopté un projet de décret portant création de la Commission pour le Contrôle, l’Audit et la Vérification des participations et de la dette de l’État. Cette commission marque une nouvelle étape dans la gestion des finances publiques à l’heure de la transition. Placée directement sous la tutelle de la présidence de la République, elle aura pour mission de superviser et d’auditer les participations de l’État dans les sociétés à capital mixte et de contrôler la gestion de la dette publique, aussi bien intérieure qu’extérieure, sur une période allant de novembre 2018 à août 2023. 

Cette commission intervient à un moment où le pays cherche à renforcer la transparence et l’efficacité de la gestion de ses participations publiques, en complément du rôle déjà joué par la Direction Générale des Participations (DGP). En effet, la création de cette commission semble s’inscrire dans une volonté de renforcer les mécanismes de contrôle et d’audit des participations de l’État. Alors que la DGP est chargée de gérer activement les parts de l’État dans diverses entreprises, ce nouveau dispositif s’attache à vérifier la bonne gestion de ces participations et à en évaluer la performance. 

Il faut dire qu’en 2021, l’État gabonais détenait des participations dans plus de 25 sociétés à capital mixte, représentant un investissement stratégique dans des secteurs variés tels que l’énergie, les mines, les télécommunications et les infrastructures. Ce nouvel outil devrait permettre de s’assurer que ces investissements sont bien gérés et contribuent au développement économique du pays. Du moins sur le papier. Outre les participations, la commission aura un rôle clé dans la vérification de la gestion de la dette publique, qui représente une part importante des finances du Gabon. 

Un oeil sur la dette publique

En 2022, la dette publique du Gabon s’élevait à environ 6 000 milliards de FCFA, soit près de 63 % du PIB. En 2023 elle a franchi le cap des 7000 milliards de FCFA et selon les prévisions elle devrait franchir les 8000 milliards de FCFA en 2024. Ce poids de la dette constitue un enjeu majeur pour le gouvernement, qui s’efforce de maîtriser son endettement tout en poursuivant des investissements nécessaires pour la relance économique. En vérifiant la conformité des emprunts passés et en s’assurant de la bonne exécution des marchés publics, cette commission renforcera la surveillance des engagements financiers de l’État.

Des perspectives de meilleure gestion et de transparence ?

Avec la mise en place de la Commission pour le Contrôle, l’Audit et la Vérification, le Gabon affiche une volonté claire de renforcer la transparence et l’efficacité dans la gestion de ses participations et de sa dette. Les rapports produits par cette commission, qui seront directement transmis au président de la République, permettront d’identifier des dysfonctionnements éventuels et de proposer des améliorations. Ce nouvel outil de gouvernance contribue également à rassurer les partenaires internationaux du Gabon sur sa capacité à gérer ses finances publiques de manière rigoureuse et à garantir une utilisation optimale des ressources de l’État.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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