Gabon : quelles mesures prendre face à un taux de croissance de 2,6 % en 2025 ?
Contrairement aux assurances des gouvernants, le Gabon se trouve à la croisée des chemins économiques. Avec un taux de croissance projeté à seulement 2,6 % selon le FMI, le pays doit faire face à une série de défis structurels, notamment l’augmentation constante de la masse salariale de l’administration publique. Celle-ci devrait atteindre 825,3 milliards de FCFA, absorbant une part disproportionnée des ressources publiques sans garantir une amélioration notable de l’efficacité des services publics. Cette situation met en lumière la nécessité urgente de réformes structurelles pour assurer une gestion plus durable des finances publiques.
La première mesure à prendre est donc la rationalisation des effectifs dans la fonction publique. Au fil des années, le nombre d’agents publics a augmenté de manière démesurée, sans que cela n’ait permis d’améliorer l’efficacité des administrations. À 825,3 milliards de FCFA, la masse salariale de l’État représente une charge excessive pour un pays de 2,2 millions d’habitants. Le Gabon doit envisager des stratégies pour réduire ces coûts, notamment en gelant certaines embauches, en réévaluant les postes existants, et en misant sur la modernisation numérique pour rendre l’administration plus efficace.
C’est un fait. La gestion budgétaire gabonaise a souvent été critiquée pour son manque de rigueur. En période de croissance limitée, il est impératif de mieux allouer les ressources disponibles. Plutôt que de privilégier les dépenses récurrentes comme les salaires, une gestion plus stratégique des fonds publics pourrait orienter ces ressources vers des investissements productifs. Relancer la croissance par l’investissement public, était d’ailleurs l’une des recommandations émises par l’actuel ministre de l’économie, Mays Mouissi, au plus fort de la pandémie de covid-19. Dans un régistre différent, mais pas tant que ça, il serait judicieux de réorienter une partie du budget vers les infrastructures, un secteur essentiel à la diversification et à la résilience de l’économie gabonaise.
Renforcer les réformes structurelles
Le taux de croissance de 2,6 % met également en lumière la lenteur des réformes structurelles nécessaires au développement économique du Gabon. Pour stimuler la croissance, des efforts doivent être faits pour améliorer l’environnement des affaires, attirer les investissements étrangers, et encourager le secteur privé. Le gouvernement pourrait intensifier ses réformes en matière de transparence, de gouvernance et de passation des marchés publics, tout en luttant contre la corruption qui reste un frein majeur à l’efficacité des dépenses publiques.
La diversification économique est cruciale pour le Gabon, qui reste fortement dépendant de l’exploitation des ressources naturelles, notamment du pétrole. Cette dépendance rend l’économie vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux. Le pays doit accélérer le développement d’autres secteurs, tels que l’agriculture, l’industrie, ou encore le tourisme, pour réduire cette vulnérabilité. Cela permettrait non seulement de créer de l’emploi, mais aussi de générer des revenus supplémentaires pour soulager la pression exercée sur les finances publiques.
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