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Gabon : quand Murielle Minkoue justifie l’exclusion des bi-nationaux en prenant pour modèle un parti extrémiste de France

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La ministre en charge de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue Mintsa s’est prêtée au jeu de questions-réponses avec la presse le vendredi 28 juin 2024. Un moment de clarification sur plusieurs recommandations du Dialogue national inclusif qui continuent de diviser l’opinion publique. Justifiant l’option d’écarter certains compatriotes de la haute administration, le membre du gouvernement a fait une allusion curieuse à une proposition similaire portée par le Rassemblement national (RN), un  parti d’extrême droite en France. De quoi s’interroger sur le positionnement idéologique des autorités actuelles. 

C’est en sa qualité de ministre en charge de la Réforme des institutions, par ailleurs Présidente du Comité constitutionnel national, que Murielle Minkoue Mintsa est venue présenter à l’opinion publique « le bilan des activités législatives du gouvernement de Transition ». Occasion pour cette dernière de tenter de rassurer les uns et les autres sur la pertinence des réformes engagées dans le cadre  de la réforme des institutions, et notamment le choix de consacrer certaines fonctions au sein de la haute administration aux seuls Gabonais d’origine. 

Un gouvernement d’extrême droite au Gabon ? 

L’oral de Murielle Minkoue Mintsa devant la presse a permis de mettre à plat les questions relatives à la réforme du code électoral, au référendum constitutionnel à venir, mais aussi au rôle des partis politiques dans l’organisation et la tenue de cet événement démocratique. Interrogée par la suite sur les conséquences possibles d’une catégorisation des Gabonais, le membre du gouvernement a tenté de trouver une légitimité à ce choix assumé. « Il y a des choses graves qui se sont passées, sinon nous n’en serions pas là. ll faut pour cela poser des actes forts. Il y a des fonctions pour lesquelles les Gabonais ne veulent plus que ce soient des bi-nationaux », a-t-elle indiqué.

Allant plus loin, l’ancienne magistrate à la Cour des Comptes se permet une référence inattendue au parti d’extrême droite français « Les panélistes, sur la base des contributions des concitoyens sont allés jusqu’à dire que certains départements ministériels ne doivent pas avoir à leur tête des bi-nationaux, pour des questions de sécurité. Je pense qu’il y a un pays qui est en campagne actuellement, la France, où certains acteurs politiques en parlent », a-t-elle indiqué, parlant du Rassemblement national, dont les origines historiques décourageaient toute personne avisée d’en faire référence.


Si le membre du gouvernement a par la suite précisé ses propos en indiquant que « nous ne prenons de modèle sur personne. Nous tirons des conséquences sur la base de ce que nous avons vécu », la référence prête tout de même à caution. Il faut dire en effet que la proposition du Rassemblement national d’écarter les bi-nationaux de certaines responsabilités dites sensibles, qui concernent notamment le renseignement et les centrales nucléaires a unanimement été condamnée par la classe politique française qui a dénoncé une forme de populisme qui n’avait aucun fondement légal.

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Un commentaire

  1. Je crains que cette question soit trop complexe pour le commun d’entre nous tant les termes peuvent prêter à confusion.

    En effet, ce sont des notions éminemment juridiques et sociologiques. Ainsi un gabonais de souche à la nationalité gabonaise d’origine, mais une personne étrangère dans certaines conditions peut aussi être gabonais d’origine. De même un gabonais de souche ou d’origine peut avoir la double nationalité et celle-ci peut elle être le fait d’une acquisition ou du fait d’être né d’un parent étranger….Bref, il y a une réelle complexité dont ne s’est pas embarrassé nos amis du DNI pour nous dire a quels types de gabonais faisaient-il allusion.
    Ca c’est la mise en bouche.
    Car, ce n’est pas fini…..il y a plus complexe encore. Comment on fait pour différencier ces gabonais des autres sans qu’il n’y ait rupture d’égalité, un des principes qui fonde tout état moderne. Et après qu’on aura rompu cette égalité ce sera quoi et/ou qui? Va-t-on suivre la voie que nous susurre à l’oreille le « La grenouille d’Andjogo » et s’arrêter en si « bon chemin »,

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